Violence motorisée, quand cela va-t-il s’arrêter ?
Violence motorisée, quand cela va-t-il s’arrêter ?

Violence motorisée, quand cela va-t-il s’arrêter ?

Article publié le mardi 12 mars 2019 à 18h12 et mis à jour à 18h41.

Depuis quelques temps maintenant, des épisodes de violence motorisée viennent de plus en plus fleurir nos timeline de réseaux sociaux, principalement Twitter.

C'est un fait. Depuis un moment, les usagers cyclistes dénoncent les comportements dangereux des usagers motorisés. Les plus réfractaires à la pratique vélo prennent cela pour de la délation facile (tout est public sur Twitter).

Je pourrais parfois presque - je dis bien presque - être d'accord avec eux. L'automobiliste qui vous suit d'un peu trop près, le livreur stationné sur votre piste, le conducteur qui "ne vous avais pas vu"... ces incivilités ne valent souvent pas la peine que l'on perde du temps.

Le plus souvent on ne reçoit que de la projection psychologique - l'art de rejeter la faute sur les autres. On a tous déjà entendu le fameux "Oui, mais les cyclistes...".

Plus de stupidité

"Il y a souvent plus de stupidité que de courage dans une constance apparente"

Jean Jacques Rousseau,La Nouvelle Héloïse

Mais là ou ça devient parfaitement inacceptable et totalement intolérable, c'est lorsque les fautifs s'en prennent physiquement à ceux qui ont osé leur faire remarquer qu'ils étaient en tort.

Alors, la dénonciation devient primordiale. On ne peux pas tolérer ce type de comportement.

Si je parle de ce sujet, c'est parce qu'encore hier, un cycliste a été victime de la stupidité humaine. Il s'agit de Brice Perrin, journaliste automobile chez Auto Journal et pourtant grand convaincu de la solution vélo.

Il a eu l'audace de faire remarquer à un conducteur de scooter qu'il roulait dangereusement sur le trottoir. Il a fini à l’hôpital.

Il n'est malheureusement pas le seul. Preuve par l'exemple avec cette sélection de tweets ci-dessous. Des événements similaires, qui se sont déroulés seulement dans les trois jours qui précèdent le moment où j'écris ces mots :

A toutes les victimes de ce genre de comportement débile et malheureusement humain : ne baissez pas les bras. Dénoncez, portez plainte, rendez la chose publique en faisant remonter l'information non seulement aux autorités mais aussi à votre municipalité et à votre association vélo locale.

S'il faut en passer par là pour que les mentalités changent et qu'enfin les pouvoirs en place se bougent le c..., alors faisons-le.

"Il ne faut pas opposer les modes..."

Au bas de cette photo, six usagers de la route. Lesquels prennent le plus de place…?

Arrêtons de tenter de faire passer un message de bienveillance, de respect mutuel et de "partage de la route" (#coolattitude). Les usagers motorisés n'ont pas besoin de partage mais de contrainte. Ne pas opposer les modes, c'est se voiler la face et juste faire de l'électoralisme.

En milieu urbain, l'usager piéton devrait partout avoir une priorité absolue. Lorsque vous êtes conducteur d'un véhicule (y compris le vélo), la priorité au plus faible doit toujours prédominer.

Malheureusement, cela fait plus de 30 ans que les pouvoirs publics font exactement l'inverse, en favorisant un usage quasi-exclusif de l'automobile. Le retour en arrière face à cette addiction est terriblement difficile.

J'aimerais qu'un jour tout un chacun puisse circuler à vélo dans sa ville sans avoir peur de frôler la mort, que les plus jeunes optent pour le vélo sans trouver ça ringard, mais juste normal, que des parents puissent emmener leurs enfants à l'école à vélo sans craindre pour leur sécurité, que des seniors n'aient pas à recourir systématiquement à l'automobile pour leurs petits déplacements...

Le vélo est une véritable solution de mobilité. Encore faut-il que les élus aient le courage de le rendre accessible à tous.

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