ViaRhôna 2019 Ep. #2, vélo tourisme en longeant le Rhône
ViaRhôna 2019 Ep. #2, vélo tourisme en longeant le Rhône

ViaRhôna 2019 Ep. #2, vélo tourisme en longeant le Rhône

Article publié le mardi 23 juillet 2019 à 10h52 et mis à jour le lundi 02 septembre 2019 à 15h31.

Chose promise, chose due, voici la fin du résumé de notre trip vélo sur la ViaRhôna. Des vignobles, du mistral, du soleil, des galets roulés et la Nationale 7...

Et si vous n'avez pas envie de lire, on vous remet la vidéo concoctée spécialement pour vous. Enjoy !

Jour 3 / Vendredi 3 mai, 8h34 /// Nous harnachons à nouveau nos montures pour cette troisième étape d'une centaine de kilomètres qui doit nous faire atteindre le Vaucluse dans le soirée.

La signalétique de la ViaRhôna est parfois très présente … et parfois terriblement absente. Nous en faisons les frais plusieurs fois… Nous sommes des cyclistes aguerris et n'avons pas peur de nous mélanger au trafic (même si l'on n'aime guère ça) mais je me dis que le voyage d'une famille inexpérimentée peut vite tourner au cauchemar.

En fin de matinée, nous loupons une intersection et nous retrouvons, sans trop comprendre comment, sur l'itinéraire de la Drôme à vélo, rive gauche. La départementale sur laquelle nous atterrissons est tranquille. Nous continuons en nous disant que l'on retrouvera bien la ViaRhôna plus loin … ou pas. Nous stoppons pour étudier nos options.

Au bord de la Nationale 7...

"faire face au mistral sur plusieurs kilomètres, ou … emprunter la Nationale 7"

En regardant la carte, deux choix s'offrent à nous : rebrousser chemin et faire face au mistral sur plusieurs kilomètres, ou … emprunter la Nationale 7. Nous prendrons la seconde option. Le mistral aidant, nous roulons groupé en prenant des relais à plus de 40 km/h.

"Que l'on soit deux trois quatre cinq six ou sept 🎶"  disait les paroles de Trenet dans sa chanson éponyme. Au total, plus d'une dizaine de kilomètres effectués sur cette "route des vacances" qui est désormais loin de l'image bucolique que décrivait le chanteur. Les chauffeurs routiers ont la délicatesse de s'écarter largement de nous, les automobilistes beaucoup moins.

Arrivée à Montélimar

Nous entrons enfin dans la ville de Montélimar. Malheureusement, pas par le côté le plus glamour. Hôtel délabrés, boutiques fermées… l'autoroute aura eu raisons des heures de gloire de cette ancienne artère, relique du temps où l'on pensait encore que l'automobile serait une aubaine économique.

Montélimar, déjeuner très appréciable en terrasse sur la place du Marché au restaurant La Taverne. L'endroit piétonnier nous permet d'oublier le tumulte de la N7. Rapide point sur l'itinéraire. Damned ! Nous avons loupé la passerelle himalayenne ! Nous décidons de revenir sur l'itinéraire ViaRhôna en rebroussant légèrement chemin.

La passerelle himalayenne de Rochemaure

"ce type de passerelle suspendue est une expérience intéressante"

Nous effectuons un aller-retour de bout en bout de la passerelle, qui fait face au village perchée de Rochemaure et qui surplombe le Rhône.

Officiellement, le pont se traverse uniquement à pied, vélo à la main... ou pas

Emprunter ce type de passerelle suspendue est une expérience intéressante, d'autant plus quand celle-ci se ballotte au gré des 80 km/h de mistral. Victime de vertige s'abstenir. 

Officiellement, le pont se traverse uniquement à pied, vélo à la main, mais certains n'hésitent pas à rester en selle. L'histoire de ce pont est tumultueuse. Usure, incendie, accident, sabotage, bombardement, crue… il a connu de nombreux déboires.

Le pont a été réhabilité spécialement pour l'itinéraire ViaRhôna, en s'appuyant sur les piliers de l'ancien pont suspendu, en ruine depuis la fin des années 70.

Nous reprenons la ViaRhôna (cette-fois sur le bon itinéraire). Le vent continue de nous pousser plein sud (Mistral we love you). Nous passons devant la centrale hydroélectrique de Châteauneuf-du-Rhône. L'impressionnant édifice change un peu des petites écluses du 17ème siècle le long du canal des deux-mers à vélo.

A Bourg-Saint-Andéol, nous laissons définitivement l'Ardèche derrière nous, pour pénétrer dans le département du Vaucluse. La fin du parcours nous éloigne un peu du lit du Rhône.

"La quiétude des lieux se savoure"

Nous passons la nuit dans la petite commune de Lapalud. Là, Richard et Evelyne ont ouvert un gîte à la ferme depuis une quinzaine d'années. En plus d'être agriculteurs, ils sont aussi d'avides vélo touristes.

La quiétude des lieux se savoure, elle est à la hauteur de la sympathie des hôtes qui nous accueillent. Nous avons même le droit à une visite de l'exploitation.

Nous dînons ce soir-là en compagnie d'autres cyclotouristes, avec qui nous partageons un repas dont tous les produits sont élevés, cultivés et transformés sur place. Plus local, on ne fait pas !

Au mois de mai, les champs de lavande ne sont pas encore en fleurs

Jour 4 / Samedi 4 mai, 8h17 /// Après un petit déjeuner frugal, nous quittons la ferme de Lapalud. C'est notre dernière étape et l'on compte bien en profiter. Aujourd'hui, le programme est chargé. Près de Piolenc, nous délaissons la ViaRhôna pour filer plus rapidement vers Orange (l'itinéraire officiel fait un grand crochet par Caderousse).

Au loin, à flanc de falaise, la forteresse de Mornas continue de dominer les eaux du Rhône. Nous la laissons derrière nous pour nous diriger vers la Citée des Princes. Là-bas, Guillaume (d'Orange -  humour historique…), guide à l'office du tourisme, nous attend pour une visite éclair du théâtre antique d'Orange.

Flanqué au pied de la colline Saint-Eutrope, l'édifice, construit sous le règne d'Auguste au Ier siècle av. J.-C., est l'un des trois théâtres antique romain dans le monde dont le mur de scène est encore debout. La visite jusqu'en haut des gradins vaut le détour.

Qui dit programme chargé, dit remise en selle rapide. Nous quittons Orange hâtivement pour nous diriger vers Châteauneuf-du-Pape, où nous avons rendez-vous pour une dégustation.

La veille au soir, nous avons dîner avec Elodie, chargée de mission vélotourisme pour l'office du tourisme du Vaucluse (La Provence à Vélo). Elle évoquait avec nous les galets roulés, terroir typique des vins de Châteauneuf-du-Pape.

Le lendemain, nous découvrons bien malgré nous le résultat de ces milliers d'années de sédiments déposés par l'ancien lit du Rhône…. 

Diluvium alpin. Ornière et galets roulés...

Le GPS nous a envoyé sur une trace supposée "roulable" mais nous atterrissons dans des chemins étroits dont le sol est jonché de ces fameux galets roulés, dont la taille dépasse le poing. Nous aimons le gravel, mais nous n'en demandions pas tant.

Mais nos efforts sont récompensés. Passé ce diluvium alpin, nous débouchons en plein cœur du vignoble châteauneuvois. Ciel bleu, soleil radieux et coteaux à perte de vue (le mistral aussi nous rappelle qu'il est toujours là).

Le domaine du Château de La Gardine

Nous atteignons le Château de La Gardine. A l’ouest du village de Châteauneuf-du-pape, culminant sur un plateau à 500m d'altitude, ce domaine est dans la famille Brunel depuis 1945.

On y vendange manuellement et pratique une agriculture raisonnée. Les vins sont élevés en cuve et en barrique, principalement sur un cépage grenache, mais aussi syrah et mourvèdre, le tout dans une bouteille à la forme particulière, dont le dessin a été déposé. Un petit détour de la ViaRhôna que l'on vous conseille, autant pour la vue que pour le nez !

Châteauneuf-du-Pape

Au pied des vestiges de l'ancienne résidence papale, depuis la terrasse du restaurant où nous déjeunons, on peut apercevoir la ville d'Avignon. Nous reprenons la route pour nous laisser glisser tranquillement vers elle, toujours poussé par un fort vent de nord. Au loin, on aperçoit les pentes arides du Mont Ventoux.

Avignon semble une ville bien peu cyclable, dommage pour les nombreux cyclotouristes arrivant par la ViaRhôna. Mais son centre historique vaut le détour, ne serait-ce que pour la place du Palais.

Horaires de train oblige, nous n'aurons malheureusement pas le temps de visiter le palais des Papes, pas plus que le pont St Bénezet. Notre périple s'achève ici et il est temps pour nous de remonter vers lyon.

Retour en TER sur Lyon (pas de places vélo dans le train)

Notre avis sur la ViaRhôna : Bien que nous ne l'ayons pas parcouru dans son intégralité, ce bref aperçu de ViaRhôna entre Lyon et Avignon nous a comblé.

Certes il y a les longues portions bitumées toutes droites, les énormes ouvrages hydroélectriques de la CNR et les entrées des grandes villes pas toujours optimales… Mais on aurait tort de reléguer cet itinéraire uniquement à cela.

La ViaRhôna c'est aussi une variétés de paysages ; les berges sauvages, les villages accrochés à flanc de colline, les eaux bleues si particulières du Rhône, les passerelles centenaires, les coteaux viticoles, les nombreux monuments historiques de l'époque gallo-romaine… 

Le vélo permet de profiter de tout cela aisément, sur un parcours qui reste accessible à tous. Que vous soyez une famille débutant le cyclotourisme ou un groupe de potes prêts à avaler du kilomètre, l'itinéraire vous permet de construire et vivre votre propre expérience ViaRhôna, tout en étant guidé. Essayez, vous verrez bien (attention, c'est addictif).

Weelz.fr remercie les équipes des offices de tourisme des départements de l'Ardèche, de la Drôme et du Vaucluse, qui ont eu la sympathie de préparer ce périple avec nous.

Merci également aux différents prestataires - restaurateurs, hébergements, guides - qui ont fait honneur au légendaire accueil chaleureux du sud. ET enfin, merci à Cycles MERAL (Cyfac), pour le prêt de leur modèle gravel Hansel.

Vous avez aimé cet article ? N'hésitez-pas à vous abonner à notre newsletter. Vous pouvez aussi nous ajouter en favoris directement dans Google News. Et si vous voulez approfondir votre vélo culture, nous décortiquons l'actu vélo dans cette autre newsletter, Weelz! Décrypte. Une question, une remarque ? Contactez-nous.

Retour en haut de page