Cadre 57, le designer répond à nos questions

Cadre 57, le designer répond à nos questions

Article publié le jeudi 21 août 2008 à 13h44 et mis à jour à 14h07.

Il y a quelques temps, nous vous avions présenté le Cadre 57, le prototype d'un vélo urbain réalisé par deux étudiants de l'ENSCI. Nous n'avions pas réussi à les joindre sur le moment.
Cette erreur est réparée, et l'un d'eux a accepté de nous parler de ce projet :

Weelz : Salut Néhémy, présente-toi en quelques mots (Ton parcours, tes motivations, es-tu pratiquant cycliste...)...

Néhémy : Salut Weelz, je suis donc étudiant en troisième année de design à l'ENSCI après un BTS Design de produit obtenu à Toulouse. Je roulais déjà en vélo à Toulouse mais je n'ai pas pu le monter à Paris puis, en travaillant pendant 6 mois sur un nouveau vélo via mon école, j'ai découvert le pignon fixe. Depuis, nous avons conçu nos propres pignons fixes avec des amis et c'est devenu mon unique moyen de déplacement dans Paris.

Weelz : Pourquoi t'être lancé sur le design d'un vélo urbain et pas un VTT ou un vélo de route ?

Néhémy : En fait, notre école proposait plusieurs thèmes de travail dont le vélo urbain. Le vélib étant en pleine progression et la notion du vélo en ville semblait intéressante à questionner. De plus, cet atelier dirigé par le designer François Azambourg, avait comme ambition de réaliser le prototype de chaque vélo et non des maquettes ou vues 3D généralement présentées dans les écoles de design.
Cette expérience a donc aboutie à 9 prototypes de vélo entièrement réalisés dans les ateliers de notre école. Pour ma part, j'ai travaillé avec Thibaut Guittet sur la réalisation de ce porteur.

Weelz : Pour le Cadre 57, t'es-tu inspiré d'autres modèles existant, d'autres marques ?

Néhémy : Pour ce vélo, on peut y voir certaines similitudes avec les cadres GT notamment au niveau du cadre. Cette géométrie a d'ailleurs été mise au point par un cadreur français du début du siècle. Malheureusement, je ne me souviens plus de son nom.
Sinon, nous avions comme référence évidente le porteur français servant à la fois au bouchers et au boulangers des années 30. Toutefois, nous souhaitions moderniser le concept en tentant de simplifier au maximum le vélo et en allant à l'essentiel.
Nous aimions aussi beaucoup les vélos des cadreurs américains tels que Vanilla Cycles ou encore Moyer Cycles qui font de petites merveilles de détails et de finition.
En puis bien sûr, nous avions eu la chance de voir l'atelier Alex Singer et de parler avec Ernest Csuka ce qui a mis la barre très haut.

Weelz : On l'a vu ici sur Weelz, le vintage est tendance. Pourquoi t'être inspiré des vélos porteurs des années 30 ?

Néhémy : Certes le vintage est tendance mais je crois que l'on revient aussi naturellement vers des choses simples et épurées. Le porteur est une réponse parfaitement adaptée à la pratique qui lui est associée. Et puis après, cela ne regarde que moi, mais les vélos des années 30 ont quand même une élégance et une classe que n'ont plus certains vélos modernes.
C'est cet esprit de simplification et d'une certaine élégance qui m'a aussi orienté vers la pratique du pignon fixe même si le phénomène est devenu plutôt hype et branché aujourd'hui en ville.

Weelz : Au niveau du cahier des charges, quelles sont les contraintes techniques qu'impose la conception d'un vélo urbain ?

Néhémy : A mon avis, tout dépend vraiment de l'utilisation que l'on veut faire de son vélo. On peut aller du vélo de course au VTT en passant par un Pedersen. Mais s'il faudrait faire un vélo pour la majorité, je dirais un vélo pas trop lourd (autour de 10-12 kg), 3 vitesses (pas besoin de plus en ville), gardes boues, porte bagage à l'avant, lumières et frein avant.

Weelz : Tu as souhaité installer une transmission à courroie. Quels sont les avantages et les inconvénients d'un tel système ?

Néhémy : Le choix de la courroie était tout d'abord pour éviter tout déraillement et entretient pour l'utilisateur. Pas besoin de graisse par exemple. Et puis la différence de rendement entre une chaine et une courroie est sensiblement la même.
Par contre, la mise en place d'une courroie suppose une réflexion autour de la construction du cadre puisque celle-ci ne peut être séparée. Alors soit, on place la courroie lors de la conception du cadre, soit on envisage un système pour pouvoir séparer les haubans des pattes arrières afin de glisser la courroie par la suite.
Cependant, je choisirais aujourd'hui plutôt une chaine car il est toujours possible de changer ses rapports de plateaux et pignons, chose que la courroie ne permet pas forcément. Et puis, cela simplifie vraiment la vie au niveau de la conception du cadre !

Merci Néhémy d'avoir accepté de nous parler de ce projet.
Si d'autres designers (étudiant ou travaillant dans le domaine du cycle) souhaitent venir parler de leur travail chez Weelz, ils sont bien entendu les bienvenus !

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