Vélo, je ne te hais point
Vélo, je ne te hais point

Vélo, je ne te hais point

Suffira-t-il d'un virus pour changer le regard de la société sur le vélo

Article publié le jeudi 23 avril 2020 à 10h46 et mis à jour le vendredi 16 octobre 2020 à 08h59.

Dire moins pour faire entendre beaucoup plus, c'est le principe de la litote. Une figure rhétorique qui s'avère en adéquation parfaite si l'on voulait résumer ce qu'il se passe sur le terrain de la mobilité vélo actuellement.

"Un moment historique pour le vélo" (Usbek & Rica), "Les grandes villes misent sur le vélo" (Challenges), "Utiliserons-nous plus le vélo en ville ?" (Ouest France), "Le vélo, l'arme fatale des maires" (Les Echos)... 

Cela fait 12 ans que Weelz traite de ce sujet et souhaite que le vélo devienne à nouveau un mode de transport pour les français·e·s. Et voilà qu'aujourd'hui, partout dans la grande presse nationale, les journalistes relaient les velléités des édiles pour mettre en place la solution vélo. Le contexte sanitaire est la cause de tout ce ramdam éditorial. Il semble que les discours des maires des grandes villes de France s'orientent tous autour de ce moyen de transport vertueux. Un mode qu'il faudrait soudainement élever au rang de moyen de transport numéro un.

Une reconnaissance tacite

"le vélo n'est pas qu'un ustensile sympathique à brandir pour verdir son discours politique et urbanistique"

Entendons-nous bien, je suis très heureux de ce revirement soudain de l'opinion public ! Ce qui me gêne en réalité, c'est le manque de profondeur sur les causes et surtout les conséquences. Ce sont les non-dits sur ce qu'apporte réellement le vélo dans notre société. Lorsque l'on creuse un peu, si le discours affiche un certain angélisme autour de la sainte bicyclette, je n'entends nulle part parler - sauf dans la bouche des militants interrogés bien entendu - des bienfaits du déplacement à vélo.

Serait-ce une reconnaissance tacite de la part de la population comme des médias et des décideurs politiques ? Peut-être. Toujours est-il que dans ce contexte si particulier, il ne faudrait pas négliger une chose : que le vélo n'est pas qu'un ustensile sympathique à brandir pour verdir son discours politique et urbanistique, comme cela a souvent été le cas auparavant.

OUI, le vélo sera une réponse extrêmement efficace pour remettre le pays en route dans une situation de post-confinement. OUI, le vélo va favoriser la distanciation sociale. OUI, le vélo va pouvoir remplacer certains trajets auparavant réalisés en transports en commun. OUI, le vélo va éviter un recours massif à l'automobile particulière.

Mais, la crainte est grande de voir cette situation propice pour ce moyen de transport s'étioler rapidement à mesure que les citoyen·ne·s reprendront petit à petit leur quotidien. 

"Faire en sorte que la génération future se déplace activement et intelligemment"

Il sera primordial de continuer à promouvoir ce moyen de transport actif au-delà de la période Covid. Virus ou pas virus, le vélo ne présente que des bénéfices pour la population, pour l'individu lui-même mais aussi pour ceux qui l'entourent : rapide, léger, économique, faible emprise sur l'espace public, non polluant, efficace contre la sédentarité, facile à coupler avec d'autres moyens de transport…

Le vélo, d'un point de vue sociétal, n'apporte que des bénéfices. Des avantages que nous avons largement résumé dans de précédentes publications : 

Il appartient aux élu·e·s, aux maires, aux député·e·s et à l'ensemble des collectivités de faire en sorte qu'il n'y ait pas de retour en arrière. De faire de cette situation transitoire une opportunité unique pour accompagner la population et la convertir à tous les modes actifs (sans négliger les piétons) et ne jamais plus céder aux sirènes du tout-automobile. Vos décisions d'aujourd'hui forment la société de demain. A vous de faire en sorte qu'elles desservent la génération future pour qu'elle se déplace activement et intelligemment.

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