Utovia, de l'idée de la meilleure forme de ville cyclable
Utovia, de l'idée de la meilleure forme de ville cyclable

Utovia, de l’idée de la meilleure forme de ville cyclable

Article publié le mardi 07 février 2017 à 10h44 et mis à jour le dimanche 06 janvier 2019 à 14h38.

NDLR : Reprendre un texte vieux de 500 ans, un exercice de style auquel s'est prêté Paul Lefort, en adaptant l'oeuvre de Thomas More, "Utopia" ("L'Utopie" en fr), pour imaginer la ville cyclable idéale : "Utovia". Paul est à l'initiative de La Grande Boucle urbaine, et vous avez déjà pu lire ses textes ici-même, suite à son périple vélo dans différentes villes de France.

Ce n'est pas sans quelque honte, très cher Weelz.fr, que je vous envoie ce petit article sur la pratique du vélo dans la ville d'Utovia après vous l'avoir fait attendre près d'un mois, alors que certainement vous comptiez le recevoir dans les semaines qui ont suivi mon périple.

"Dans notre pays automobilistique, les hommes ont des goûts si différents"Vous saviez en effet que, pour le rédiger, j'étais dispensé de tout effort d'invention et de composition, n'ayant qu'à répéter ce que j'avais entendu. Je n'avais pas davantage à soigner la forme, car ce discours ne pouvait avoir été travaillé, ayant été improvisé au dépourvu par un homme rencontré dans une des villes étapes de ma grande boucle urbaine. Plus ma rédaction se rapprocherait de sa familière simplicité, plus elle se rapprocherait aussi de l'exactitude, qui doit être, et qui est, mon seul souci en cette affaire.

À vrai dire, je ne suis pas encore tout à fait décidé à entreprendre cette publication à deux roues. Dans notre pays automobilistique, les hommes ont des goûts si différents ; leur humeur est parfois si fâcheuse, leur caractère si difficile, leurs jugements si faux qu'il est plus sage de s'en accommoder pour en rire que de se ronger de soucis à seule fin de publier un écrit capable de servir ou de plaire, alors qu'il sera mal reçu et lu avec ennui. Les plus pointilleux pourraient même y voir un pastiche anachronique de l'œuvre de Thomas More.

Partie première

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Pendant ma grande boucle urbaine et dans l'une de mes villes étapes, je me disposais à rentrer à l'auberge où m'attendait mon vélo, quand tout à coup je me trouve en face d'un compagnon de dortoir, qui causait avec un étranger, déjà sur le déclin de l'âge. Le teint basané de l'inconnu, sa longue barbe, son air et son maintien annonçaient un patron de Vélo Station.

À peine mon camarade m'aperçoit-il, qu'il s'approche, me tire un peu à l'écart alors que j'allais lui répondre et me dit en désignant son compagnon :

- Vous voyez cet homme ; eh bien ! j'allais le mener droit chez vous. Il n'y a pas sur terre un seul vivant qui puisse vous donner des détails aussi complets et aussi intéressants sur les hommes et leurs vélos. Or, je sais que vous êtes excessivement curieux de ces sortes de nouvelles.

- Je n'avais pas trop mal deviné, dis-je alors, car, au premier abord, j'ai pris cet homme pour un patron de Vélo Station qui rentrait de longues vacances.

- Vous vous trompiez étrangement ; il a voyagé, c'est vrai ; mais ça n'a pas été par avion. Il a voyagé comme Ulysse, ou plutôt comme Frédéric Duchemin, écopant les routes de France sur sa bicyclette.

Écoutez son histoire : Raphael Hythloday a visité plus de villes et y a fait plus de kilomètres à vélo que vous n'en feriez dans toute une vie. Ce caractère aventureux pouvait lui devenir fatal, si la Providence divine ne l'eût protégé. Quoiqu'il en soit, il parcourut à vélo une foule de contrée à travers la France et il découvrit des villes dont vous n'aviez même pas l'idée. Je me penchais alors vers l'individu pour écouter son aventure…

Cher Paul, je vous ai fatigué du récit d'une bien longue histoire. Vraiment, je serais confus de l'avoir autant prolongée, si je n'avais cédé à vos instances, et si l'attention que vous prêtiez à ces détails ne m'avait fait un devoir de n'en omettre aucun.

Partie seconde

"plus la ville est dense, moins les distances à parcourir pour se rendre d'un lieu à un autre sont élevées"C'est l'histoire de la ville d'Utovia que je souhaite vous rapporter ici, après en avoir entendu tous les détails de la bouche de ce cher Raphael.

La ville d'Utovia a neuf mille trois cent pas de largeur, soit 3489 tours de roue de vélo, c'est-à-dire 7,5 kilomètres. La ville a une forme de cercle et cette largeur correspond à l'espacement de ses deux points les plus éloignés. Avec une superficie de 23 kilomètres carrés pour une population de 322 mille habitants, sa densité est de 14.000 habitants au kilomètre carré.

À Utovia, la densité est un choix politique, et celui qui la considère comme une donnée irréversible n'est pas pris au sérieux. La ville est entourée d'une agglomération bien fournie puisque l'aire urbaine compte 834 mille habitants vivant sur 204 kilomètres carrés. La densité de l'agglomération hors Utovia est donc de 2828 habitants au kilomètre carré. Le bâti est aussi dense que la population, avec des immeubles haussmanniens de 4 à 6 étages. Or, plus la ville est dense, moins les distances à parcourir pour se rendre d'un lieu à un autre sont élevées.

À Utovia, la distance moyenne des déplacements à l'intérieur de la ville est de 4,6 kilomètres, on est très proche de la distance optimale d'un déplacement à vélo (5 kilomètres). Nous verrons que cette caractéristique démographique et urbanistique plutôt favorable au vélo n'est ni nécessaire ni suffisante à la diffusion de sa pratique à Utovia.

Le climat est similaire à l'Alsace, assez rude en hiver (jusqu'à -5 degrés) et plutôt chaud en été (environs 30 degrés). Mais ceci n'empêche pas les habitants d'utiliser allègrement la bicyclette.

Géographie physique et transports en commun

8579844287_c8f5cf864a_kEn revanche la ville compose avec une géographie physique assez clémente, puisqu'elle est plate sur 60% de son territoire. Cependant, les 40% restant sont situés sur une colline (le bon phare) assez pentu à l'est de la ville.

Mais les Utoviens ont finalement trouvé le moyen d'y pratiquer le vélo autant que sur la partie plate de leur cité. La ville dispose d'un réseau très dense de vélos en libre-service (le Veluvia) avec une station tous les 500 mètres. Tout autour de et sur la colline, les vélos en libre-service sont équipés d'une assistance électrique et on passe aisément cet obstacle physique. Il suffit de changer son Veluvia quand on arrive à proximité.

Pour les personnes ayant leurs propres vélos, il y a aux alentours du bon phare, des parcs de stationnement sécurisés afin qu'ils puissent eux aussi profiter de l'assistance électrique. Ces parcs sont les mêmes qu'on retrouve à proximité des gares, des commerces, des zones de logement et que les entreprises ont été incité à mettre en place à proximité de leurs locaux. La mairie propose aussi un service de location longue durée de vélos à assistance électrique, avec la possibilité d'acheter ce vélo à moindre coût après 3 ans de location.

Il est intéressant d'observer que la billettique est commune, on peut accéder à tous ces services avec une seule et même carte magnétique qui sert aussi à l'utilisation des transports en commun. D'ailleurs, la délégation de services publiques de l'agglomération d'Utovia a toujours été attribué à une entreprise spécialisé dans les transports urbains.

Les élus ont trouvé ce choix plus pertinent que de travailler avec une entreprise publicitaire qui a moins d'expertise dans ce domaine, ils ont donc fait un appel d'offre correspondant à leurs ambitions.

"Le but est là de faciliter l'intermodalité"Concernant les transports en commun, la ville est dotée d'un réseau de six lignes de tramway qui traversent la ville et vont jusqu'aux villes voisines. S'y ajoute un réseau de bus assez fourni. Les bus sont équipés de porte-vélo et les tramways ont des wagons consacrés aux cyclistes.

Le but est là de faciliter l'intermodalité. Pour éviter l'encombrement des wagons aux heures de pointe, une étude a été mené par la municipalité pour optimiser le nombre de tramway et de wagons par tramway. D'autant que sur une même ligne, certains tramways font des arrêts réguliers et d'autres en font beaucoup moins, on les appels les via express et ils correspondent parfaitement au besoin de connexion intermodale des utilisateurs du vélo.

A fortiori, les vélos sont autorisés à circuler sur les couloirs de bus ainsi que sur les voies de tramway, avec des bandes de rangement tous les 500 mètres afin que les tramways puissent les dépasser. Bien qu'un visiteur étranger puisse être choqué par cette mesure, elle permet d'avoir un réseau cyclable structurant et sécurisé à moindre frais, il n'y a d'ailleurs jamais eu d'accident jusqu'ici.

Il est à noter que la ville n'a pas de métro, c'est un choix politique qui a été fait dans les années 1970 et qui n'a jamais été remis en cause comme en témoignent les micros-trottoirs que j'ai réalisé : « enterrer nos lignes de tramway reviendrait à augmenter la pollution des voitures en surface et à réduire le bien-être de la majorité qui prend les transports en commun, on ne verrait même plus la lumière du jour ! » s'exaspèrent les habitants quand on évoque le métro.

Cette décision est tout à fait louable, même si j'ai rencontré d'autres visiteurs étrangers à la ville qui se plaignaient de ne pouvoir se déplacer aisément à voiture à cause des tramways et des pistes cyclables. Mais pour les Utoviens, la ville n'est pas un lieu où il faut se déplacer le plus rapidement possible mais un lieu où on accède à des services.

D'ailleurs, la ville a très peu de parkings à voiture dans son centre-ville, elle propose aux habitants et à ses visiteurs de se stationner gratuitement en périphérie sur des parkings reliés au centre par des tramways et des bornes de vélo en libre-service.

Les aménagements routiers

Au-delà de la particularité de son réseau de vélos en libre et service et de transports en communs, le réseau routier de la ville est aussi bien différent de ce qu'on trouve ailleurs en France. Il n'y a aucun axe à 50 km/h, la vitesse maximum dans la ville ayant été limité à 30km/h.

Le but est de réduire la vitesse pivot afin de faciliter la coexistence des différents modes de transport (marche, vélo, voiture, bus). Avec une vitesse moyenne de déplacement à 25km/h, la ville est très proche de beaucoup d'autres villes françaises mais avec beaucoup moins d'écarts entre les modes de déplacement. Ce qui permet un taux d'accident bien moindre et un sentiment de sécurité des usagers supérieur à la moyenne nationale.

"les Utoviens ont très vite réalisé que la voiture n'était pas faite pour se déplacer en ville"Le centre-ville qui s'étend sur 3 kilomètres carré et qui regroupe l'essentiel des commerces est une zone partagée où tous les utilisateurs partagent la même voie (vélo, voiture, piétons). Le reste de la ville est composée de zones 30 avec des ralentisseurs, des chicanes et des couloirs de bus sur lesquels les vélos peuvent circuler ainsi que des doubles sens cyclables.

Un de mes camarades m'a fait remarquer la dangerosité de ces aménagements lorsque nous en remontions un en vélo. Mais ces derniers n'ont jamais causé d'accident puisqu'ils incitent chacun à réduire sa vitesse, il suffit d'avoir une signalétique assez visible au sol et par des panneaux ainsi que des voies cyclables assez large (elles font 2 mètres minimum).

Vous l'aurez compris, les Utoviens ont très vite réalisé que la voiture n'était pas faite pour se déplacer en ville ou en agglomération. Ils l'utilisent volontiers pour se rendre en vacances ou aller visiter des amis ou de la famille hors de l'agglomération. Grace aux parkings de la périphérie qui sont connectés aux grands axes routiers, il est d'ailleurs très facile de rejoindre les voies express et les autoroutes. Et le temps de déplacement de ces parkings au centre-ville (en tramways, en bus ou en vélo) est plus rapide que la vitesse moyenne de déplacement dans beaucoup d'autres villes de France.

Bien sûr, il y a un périphérique où les voitures roulent à 90km/h à Utovia, mais il ne situe pas entre la ville et son agglomération. Les élus ont anticipé que ceci constituait une frontière physique et facilitait l'engorgement dans la ville et sur le périphérique.

Cet axe se trouve tout autour de l'agglomération et les urbanistes ont fait en sorte qu'il ne fasse pas de coupure physique entre les lieux de vie et les communes. En revanche, il existe trois ceintures vertes de différents diamètres (3 kilomètres, 7 kilomètres et 12 kilomètres) qui font le tour du centre-ville, de la ville et de l'agglomération. Sur ces périphériques sans voiture, les habitants peuvent circuler à pied ou à vélo et il y a même une voie réservée aux tramways. Ces ceintures sont reliées aux parkings en périphérie.

Vu l'importance des zones 30 et zones partagées à Utovia, il n'y a que très peu de pistes cyclables : en plus des voies de tramway, la ville est pourvue d'un réseau de 4 voies express vélo qui traversent la ville de long en large et permettent de rejoindre l'agglomération. D'une largeur de 5 mètres en double sens, ces voies sont exclusivement réservées aux vélos et le but a été de limiter au maximum les intersections avec le reste du réseau routier et piéton.

Les services de la voirie ont donc utilisé le fleuve qui serpente à travers la ville pour réaliser des aménagements sur les berges. Le long de ces autoroutes du vélo, comme dans d'autres endroits d'Utovia, on trouve des parcs de stationnement, un jalonnement indiquant la distance en temps et en kilomètres ainsi que des pompes en libre-service et des distributeurs de chambre à air.

Les autoroutes passent à proximités des gares ferroviaires et des stations de tramway, ce qui facilite d'autant plus l'intermodalité. Elles sont aussi reliées aux ceintures vertes décrites plus haut.

Les acteurs du vélo dans la ville

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Comme dans la plupart des cas, ce sont les habitants organisés en collectifs ou associations qui ont sensibilisé les élus à l'importance du vélo. Depuis 1970, Utovia s'est lancé dans une promotion équitable des différents modes de transports dans ses aménagements de voirie, pendant que les autres villes françaises entamaient la construction des métros et autoroutes urbaines.

Même si certains élus et fonctionnaires de la mairie d'Utovia étaient d'abord retissant à prendre en compte les remarques de la société civile, cette dernière a réussi à construire un modèle efficace de construction en commun.

"Ils organisent même des sorties à vélo et y invitent les élus"Tout a commencé avec une association dynamique qui a voulu interpellé les élus sur la pratique du vélo : Uto'vélo. Composée d'une centaine de membres qui pratiquent le vélo dans la ville, l'association regroupe des profils très différents aux compétences variées : urbanistes, politologues, avocats, ingénieurs, ouvriers des travaux publics, mères de famille…

Ensemble, ils rédigent des rapports sur les aménagements cyclables à modifier ou à améliorer dans la ville et font des propositions à la mairie. Ils organisent même des sorties à vélo et y invitent les élus et tous les habitants voulant découvrir le vélo à Utovia. Ceci a pour but de sensibiliser les décideurs et les citoyens sur les difficultés causées et rencontrées par les cyclistes dans la ville.

J'ai été surpris d'apprendre qu'il n'y avait pas de maison du vélo à Utovia. La ville dispose en fait d'une coopérative : le biclou à Juliette. Elle a d'abord fonctionné comme une association mais s'est finalement constitué en SIC (société coopérative d'intérêt collectif). Par ce biais, elle a pu créer des emplois et être financièrement autonome et donc indépendante des subventions publiques qui implique forcément une instrumentalisation des élus.

La coopération est présente dans 3 ateliers de 400 mètres carrés à travers la ville. Elle génère un chiffre d'affaire de 1 millions 200 mille euros chaque année et elle emploie 32 salariés à temps plein et en CDI.

En plus de l'auto-réparation gratuite proposée aux cotisants, la coopérative propose un service de réparation payante pour ceux ne voulant pas réparer leur vélo eux-mêmes. Dans le marché des vélocistes, le biclou à Juliette est le seul prestataire à encourager la réparation plutôt que le remplacement des vélos et ceci est très apprécié par son publique. Le biclou à Juliette propose aussi des actions ponctuelles comme des animations vélo (vélo école, cours de réparation) dans des collèges ou administrations (comme la DREAL), des bourses aux vélos ainsi que des marquages Bicycode gratuit.

A fortiori, la coopérative a aussi obtenu la confiance de la municipalité avec une délégation indirect de service publique. C'est le biclou à Juliette qui gère la location de vélo en moyenne durée proposée par la ville. C'est le même système que le vélo Divia géré par la bécane à Jules à Dijon. J'ai d'ailleurs observé beaucoup de similitude entre les deux coopératives.

"la mairie a réussi à mettre en place une politique du vélo particulièrement efficace"En travaillant avec cette coopérative économiquement indépendante et en écoutant cette association de lobbying, la mairie a réussi à mettre en place une politique du vélo particulièrement efficace. Mais elle a aussi su travailler de concert avec les autres collectivités publiques.

En effet, la ville d'Utovia a dû s'adapter à la réforme territoriale française et mettre en place le transfert de compétence de voirie à la métropole. Les élus et les associations ont bien vu que si cela n'était pas fait dans une logique de coopération, il y aurait une certaine inertie politique pendant tout le temps du processus (qui peut durer plusieurs années), les uns ne voulant pas exercer une compétence qu'ils n'ont pas encore, les autres ne voulant pas exercer une compétence qu'ils n'auront plus.

Les conseils municipaux se sont donc réuni de manière exceptionnelle avec le conseil métropolitain afin de dessiner un projet de voirie cohérent qui continuerait à s'appliquer, avant, pendant et après le transfert de compétence. Ce fut une réussite et la ville a su donner une continuité à ses aménagements.

A fortiori, Utovia a aussi su collaborer avec la région et le département pour financer en commun certains axes cyclables et avoir une cohérence de principe dans les connexions des réseaux cyclables et routiers gérées par les différentes collectivités. La ville est ainsi reliée par des voies vertes connectées à ses autoroutes du vélo aux lieux touristiques du département. C'est un atout pour la pratique du vélo loisir et du cyclotourisme qui se chiffre en millions d'euros pour son économie touristique.

Enfin, dans les affaires de voirie comme dans beaucoup d'autres affaires, la ville d'Utovia a pour principe de co-construire ses projets avec les riverains, les associations et les entreprises. Au-delà des arrondissements, la ville est organisée en comités de quartier composés exclusivement d'habitants élus. Tout projet d'aménagement qui concerne un quartier doit être validée par le conseil de quartier. Si un aménagement concerne plusieurs quartiers, il suffit que la majorité des quartiers l'approuve. Ceci oblige la mairie à consulter la population et à prendre ses remarques en compte.

Les aménagements de voirie sont aussi analysés par un conseil des mobilités, composé de représentants de chaque moyen de transport. Ceci permet une co-construction en système plus efficace que si on isolait chaque moyen de transport dans les aménagements proposés. Une fois qu'un aménagement a été voté, les habitants peuvent participer au chantier sous la forme du bénévolat. 1 an après la construction, les riverains sont consultés pour identifier les éventuelles nuisances et les améliorations à apporter.

Dès que Raphaël eut achevé ce récit, il me revint à la pensée grand nombre de choses qui me paraissaient absurdes dans l'urbanisme et la voirie des Utoviens, telles que leur système de circulation, leur mode de concertation et plusieurs autres institutions.

Ce qui surtout renversait toutes mes idées, c'était le fondement sur lequel s'est édifiée cette ville étrange, je veux dire la communauté de citoyens mobiles, sans hiérarchie entre les modes de transport. Si, d'un côté, je ne puis consentir à tout ce qui a été dit par cet homme, du reste fort savant sans contredit et très habile en affaires humaines, d'un autre côté, je confesse aisément qu'il y a chez les Utoviens une foule de choses que je souhaite voir établies dans nos villes. Je le souhaite plus que je ne l'espère.

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