[Tribune] les associations vélo montent au créneau pour une France cyclable
[Tribune] les associations vélo montent au créneau pour une France cyclable

[Tribune] les associations vélo montent au créneau pour une France cyclable

Le choix du vélo pour réconcilier urgence sanitaire et climatique

Article publié le mardi 05 mai 2020 à 11h12 et mis à jour à 11h37.

Le vélo sera le roi de la période de déconfinement. Tous les médias semblent s'accorder actuellement sur ce point. Pour autant, le "miracle vélo" se produira-t-il ? Toutes les villes deviendront-elles cyclables à l'ère post-covid ? Rien n'est moins sûr.

Si le rejet des transports en commun par les français·es semble inévitable, il est fortement à craindre un report modal massif des citoyens vers la voiture particulière. Le gouvernement vient d'engager un plan vélo de 20M€ pour promouvoir le vélo, mais les efforts sont à poursuivre selon le milieu cycliste associatif. Et vite.

A leur demande et en exclusivité sur Weelz, voici une tribune à l'initiative de deux associations vélo franciliennes, Paris en Selle et Mieux se Déplacer à Bicyclette, appelant les collectivités à mesurer l'importance de ce mode de transport à l'heure de la sortie du confinement et à accélérer la mise en place d'aménagements cyclables. Vous retrouvez les premiers signataires de cette tribune en pied d'article.

Choisir le vélo pour réconcilier urgence sanitaire et climatique

Dans les grandes agglomérations, les transports en commun qui assurent habituellement une grande part des déplacements ne permettront pas l’indispensable distanciation physique à la sortie du confinement.

La mise en place d’itinéraires cyclables provisoires offre une alternative à la promiscuité des transports en commun, tout en encourageant les mobilités actives. 

Les associations des métropoles françaises demandent à leurs collectivités de s’engager pour le déploiement de ces aménagements et à l’État de lever tous les obstacles à leur réalisation dans les plus brefs délais.

À partir du 11 mai, des millions de Françaises et de Français vont reprendre le chemin du travail. Les habitués du métro, du tramway ou du bus savent qu’il est impossible d’échapper à la promiscuité dans les transports en commun. Ils seront nombreux à chercher une alternative compatible avec l’indispensable distanciation physique. Les transports en commun, qui représentent habituellement une grande part des déplacements dans les métropoles, ne pourront pas assurer un service normal.

Assistera-t-on, comme en Chine, à un report massif vers la voiture individuelle ? Il faut tout faire pour l’éviter : la pollution générée par le transport automobile rend nos concitoyens plus vulnérables aux maladies respiratoires. Sans compter qu’un grand nombre d’usagers des transports en commun, dont une majorité de femmes, n’ont pas de voiture, ce qui les obligera à choisir entre leur santé et leur mobilité. Pour tous ceux-là, il faut proposer une alternative sûre. 

"Il faut permettre aux collectivités d’organiser une mobilité efficace, résiliente, non polluante et compatible avec les impératifs sanitaires actuels"

Le vélo est le moyen de transport de masse le plus adapté au monde post-confinement. Comme le rappelle l’Organisation Mondiale de la Santé, il répond à la fois aux enjeux d’éloignement sanitaire et au besoin massif de mobilité dans nos métropoles densément peuplées.

Le vélo est efficace : sur l’espace d’une file de circulation, il est possible de faire circuler jusqu'à sept fois plus de personnes à vélo qu’en voiture. Berlin, New-York ou Bogotá ont déjà mis en place des aménagements cyclables temporaires, matérialisés par de la peinture jaune ou des balises de chantier. En France, nos territoires s’engagent eux aussi dans cette voie.

Pour y parvenir dans le délai extrêmement court qui nous sépare du 11 mai, les collectivités doivent prendre des engagements forts et déployer des moyens à la hauteur de l’enjeu. Elles auront besoin de l’appui de l’État pour organiser un réaménagement de l’espace public afin de permettre aux cyclistes, mais aussi aux piétons trop souvent cantonnés à des trottoirs étroits, de se déplacer en toute sécurité. Même pour des aménagements d’urgence, temporaires et réversibles, les procédures sont aujourd’hui longues et complexes.  

Nous demandons à l’État et aux préfets de lever les obstacles juridiques et administratifs à la réalisation de ces aménagements : pistes cyclables, trottoirs élargis et stationnement vélo. Il faut permettre aux collectivités d’organiser une mobilité efficace, résiliente, non polluante et compatible avec les impératifs sanitaires actuels.

Parmi les conséquences inattendues du confinement, les habitants de nos métropoles ont pu apprécier au cours des dernières semaines les effets positifs d’une baisse drastique et inédite de la pollution, atmosphérique et sonore. En facilitant le développement des modes actifs, nous répondons autant à l’urgence de sécuriser les déplacements post-confinement qu’à la construction du « monde d’après ». Le vélo et la marche sont compatibles avec l’urgence climatique et répondent à l’aspiration des habitants à vivre dans des villes apaisées, libérées de la congestion et de la pollution.

Les premiers signataires

Olivier Schneider, président de la FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette)
Jean-Sébastien Catier, président de Paris en Selle (Paris)
Alexis Frémeaux, président de Mieux se Déplacer à Bicyclette (Île-de-France)
Stein Van Oosteren, porte-parole du Collectif Vélo Île de France
Thomas Chaussade, président du collectif Vélos en Ville (Marseille)
Dorothée Appercel, présidente de la Ville à Vélo (Lyon)
Yannick Paillard, président de l’ADAV, Association Droit au Vélo (Lille)
Ludovic Fouché, président de Vélo-Cité Bordeaux Métropole (Bordeaux)
Boris Kozlow, président de 2 pieds 2 roues (Toulouse)
Annie-Claude Thiolat, présidente de Place au Vélo (Nantes)
Muriel Giraud, présidente de Nice à Vélo (Nice)
Association SABINE (Rouen)
Nicolas Le Moigne, président de Vélocité Montpellier (Montpellier)
Charles Levillain, président de Rayons d’Action (Rennes)
Nathalie Teppe, présidente de ADTC Se Déplacer Autrement (Grenoble)

Avec le soutien des associations : AF3V (Association des Véloroutes et Voies Vertes) · Véloxygène (Amiens) · Via Nova (Angers) · Ma Ville à Vélo 08 (Ardennes) · Cycles et Manivelles (Bègles) · Véloxygène 90 (Belfort) · Opale Vélo Services (Calais) · Choisir le Vélo (Cannes, Grasse, Antibes) · Un Vélo qui Roule (Conflans Sainte Honorine) · Partage ta Rue 94 (Créteil) · Association EVAD (Dijon) · 0² : de l’Oxygène (Firminy) · Fontenay Vélo (Fontenay-sous-Bois) · Changer d’ERE (Hyères) · Les vélos des étangs (Istres) · Le Pradet Environnement (Le Pradet) · Vél’Orient (Lorient) · Maison du Vélo (Lyon) · Lyon Vélo (Lyon) · Dynamo Malakoff (Malakoff) · Ramdam (Métropole Aix-Marseille-Provence) · Metz à Vélo (Metz) · EDEN (Nancy) · ANDE (Nantes) · Rue de l’Avenir (Paris) · Cocyclette (Paris) · Pau à Vélo (Pau) · APiCy, piétons et cyclistes (Pays de Gex) · Collectif Mobilité CHOR EPSMR (Saint-Paul de la Réunion) · SaintàVélo (Saint-Avold) · Vélo Utile (Saint-Brieuc) · A Vélo Malo (Saint-Malo) · Toulon Var Déplacements (Toulon) · MobilActiVar (Toulon) · Collectif Cycliste 37 (Tours) · Roulons en Ville à Vélo (Valence) · Vincennes à Vélo (Vincennes)

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