[Test] O2Feel Swan Di2, l’envolée du cygne en tout automatique

Nous avions découvert la marque O2Feel lors du salon du cycle 2012. La jeune start-up d'à peine un an et demi recevait alors le Grand Prix des vélos de ville, catégorie Vélo à assistance électrique, pour son modèle Valdo.

Deux ans plus tard, elle le recevait à nouveau, cette-fois dans la catégorie des vélos à assistance électrique pliant, avec leur modèle Pep's.

O2Feel est née dans la tête de Grégoire Brunet et Jean Bataille, alors qu'ils étaient tous deux étudiants à l’école d’ingénieurs ICAM de Lille.

A l'époque, le vélo à assistance électrique ne connait pas le boom qu'il connait aujourd'hui.

Depuis, la marque a bien grandie. Elle emploi une dizaine de salariés, et vient de doubler sa surface de production, à Toufflers, près de Roubaix. Près de 5000 vélos sont sortis de l'usine en 2015.

Le catalogue s'est lui aussi étoffé. Ils nous ont fait parvenir leur dernier né de la gamme : le Swan.

Chevalier du Cygne

Si les premiers modèles O2Feel arboraient des lignes plutôt classiques, le Swan marque clairement une volonté de rupture dans le design.

Le cadre, en col de cygne, est en aluminium et ses tubes sont hydroformés. La poutre principale est massive et se termine sur une douille de direction absolument énorme, dont le renflement sur l'avant inspire robustesse et rigidité.

La forme du tube de selle, comme celui du tube principal, s'inspire du diamant. Les bases et haubans, très compacts, ont été travaillés de la même façon, avec des formes très anguleuses.

Le choix de pneus marrons, couplés à une selle et des grips de la même couleur, donne au vélo un look rétro-moderne assez intéressant. La batterie est insérée dans le porte bagage. Quand au moteur Shimano Steps, il sait se faire discret, son boitier est visuellement moins massif qu'un moteur Bosch.

Un cygne roulant

Le Swan est disponible en deux versions : transmission classique Shimano Deore ou bien transmission électronique Di2. C'est cette dernière que nous avons eu entre les mains.

Concrètement, le poids moteur + batterie, cumulé avec le moyeu Di2, alourdi considérablement la monture. Près de 26 kgs sur notre balance. Avouons-le, cela peut-être pénalisant lors des manipulations hors selle.

Mais ce qui étonne, c'est que ce poids relativement élevé (dans la moyenne haute des VAE du marché) ne se ressent quasiment pas lors du roulage. Le mérite en revient à la très bonne géométrie du cadre, qui octroie au Swan un centre de gravité très bas, là où sont situés le moteur et le moyeu.

Le Swan est donc certes un VAE relativement lourd, mais dont l'agilité une fois lancé s'avère assez bluffante. Même si ce n'est pas de la sportivité que l'on demande au Swan, les bases et haubans sont assez compacts pour assurer des relances suffisamment vives.

Le poste de pilotage assure une position relevée et très naturelle, grâce notamment à la potence réglable en profondeur. Le nouvel affichage Shimano Steps, tout en longueur, s'y intègre parfaitement.

Sur le cintre, on retrouve les commandes de l'assistance électrique à gauche et celles de la transmission à droite, qui tombent naturellement sous la main. Dommage que les grips en simili-cuir soient si durs et peu confortables.

Question confort sur le vélo, vous cumulez une fourche suspendue, une tige de selle également suspendue, le tout monté sur des pneus Schwalbe Spicer à profil arrondi, dont le gros volume d'air permet de filtrer efficacement les imperfections de la route.

Coté freinage, aucun souci pour les freins à disque Shimano M355 pour arrêter le poids de la bête très efficacement.

Tout auto

Ce O2feel Swan bénéficie donc de la transmission électronique Shimano Alfine Di2. Il s'agit d'un moyeu à vitesses intégrées Alfine qui n'est cette-fois pas commandée mécaniquement par un shifter à câble, mais par une commande électronique. Un simple clic-bouton donne l'impulsion et permet de changer de braquet.

Vous avez également le choix de passer en mode automatique. Les 8 vitesses du moyeu Alfine sont alors sélectionnées automatiquement, en fonction de votre vitesse et de la cadence de votre pédalage. Un jeu d'enfant.

Il nous faut avouer que, bien que nous soyons de bons pédaleurs, ce mode tout automatique est réellement agréable. Vous n'avez rien d'autre à penser et pouvez profiter des charmes de votre trajet.

Seul petit bémol, il arrive parfois quelques moments de flottement dans les changements de braquets, comme si le système n'arrivait pas à se décider entre deux vitesses.

Vous avez bien entendu le choix de repasser le système de transmission en mode manuel. Dans ce cas, plutôt que de pousser un shifter avec le pouce, ou tourner une poignée avec la main, il suffira ici aussi tout simplement d'appuyer sur le bouton idoine pour augmenter ou diminuer votre braquet.

A savoir que le mode auto est débrayable, c'est-à-dire que vous pouvez modifier vous-même votre braquet quelques secondes si celui enclenché ne vous convient pas. De même lors d'un arrêt à un feu rouge, le système diminue automatiquement vers un braquet plus souple pour vous permettre de redémarrer facilement.

Cygne silencieux

Le constructeur allemand Bosch ebike domine le marché du VAE moyen et haut-de-gamme, et nous avons eu souvent l'occasion de tester leur moteur. Quand au moteur Shimano Steps, si nous avions eu l'occasion de l'avoir en main lors de salons quelques minutes, c'est la première fois que nous en recevions un en test longue durée.

Le ressenti général est très positif. D'une part le bloc moteur est plutôt compact, mais il sait aussi se faire discret point de vue sonore.

L'assistance électrique délivrée est silencieuse, et elle est aussi très douce et progressive.

La gestion de la motricité se fait ici sur trois niveaux : Eco, Normal et High. Une gérance simplifiée par rapport au concurrent allemand qui en possède quatre. Le fait que le constructeur nippon produit à la fois le moteur et la transmission est un vrai plus concernant la cohésion parfaite de ce duo.

Au final, ce VAE O2feel Swan est une très bonne surprise. Bien que son poids nous avait refroidi lors des première manipulations, le vélo s'avère en réalité agile et très confortable sur le bitume. C'est un vélo bien équilibré, avec un équipement parfait pour du déplacement urbain (éclairage, porte-bagage, gardes-boues, antivol de cadre...)

La motorisation Shimano Steps est aussi efficace que silencieuse, et le couplage avec le moyeu Alfine en mode électronique Di2 n'est pas qu'un simple gadget, mais apporte un vrai plus en terme de confort pour l'utilisateur.

Lorsque tout est géré électroniquement, on a plus qu'à se laisser glisser tranquillement sur l'asphalte et profiter de notre trajet, les cheveux au vent.

Si le positionnement de la jeune marque française reste haut-de-gamme, le tarif, à la vue des composants et de l'équipement du Swan reste sommes toutes assez raisonnable : 2699 € dans cette version Alfine Di2 (2399 € en version classique Deore).

Notre modèle porte un casque Bollé Messenger et une veste Agu Urban Seq.