[Test] GoCycle GX, le vélo pliant anglais design et électrique
[Test] GoCycle GX, le vélo pliant anglais design et électrique

[Test] GoCycle GX, le vélo pliant anglais design et électrique

(4/5)
"Un vélo pliant électrique beau et efficace, mais au tarif luxueux" d'infos

Alors que la marque anglaise Brompton s'est rapprochée des écuries de Formule 1 Williams pour la conception de son vélo pliant électrique, Richard Thorpe, lui, a préféré s'éloigner de l'univers automobile en quittant son poste d'ingénieur chez McLaren. Spécialisé dans la conception de pièces mécaniques légères pour voiture de sport, Thorpe a souhaité mettre à profit son savoir-faire pour un projet différent.

Dès 2002, il transforme son petit appartement dans le centre de Londres en atelier de conception (tiens, cela rappelle une autre histoire de vélo pliant), pour tenter de concevoir un vélo électrique innovant. Et c'est en 2009 qu'il fonde Karbon Kinetics Ltd, la compagnie derrière le GoCycle "persuadé qu’un vélo électrique devait être élégant, attractif, ludique et un véritable plaisir de circuler avec" (selon ses propres mots).

Back then, nous consacrions déjà un article au GoCycle en 2009, et nous avions eu l'occasion de le tester brièvement lors du London Cycle Show en 2016 puis lors de l'Eurobike 2017. Cette-fois, le fabricant nous a fait parvenir un modèle - le GoCycle GX en l'occurrence - pour un test en bonne et due forme. "No compromises" nous dit le slogan de la compagnie. Voyons ce que ce petit pliant léger électrique a dans le ventre. Verdict dans ce test.

Design tout en rondeurs

Pas de doute, le design de ce petit vélo se démarque clairement de tout ce qui peut se faire sur le marché. Pas de tubes arrondis classiques mais des formes aplaties obtenues grâce à un cadre en aluminium hydroformé.

L'ensemble à plutôt de l'allure dans cette livrée bleu électrique et noir. Les roues à bâtons - qui elles sont en magnésium - couplées à une fourche et une base arrière monobras, renforcent l'aspect moderne du vélo. Dommage que le logo soit si gros, quelques chose de plus discret - moins "flotte de vélo en libre-service" - aurait été plus élégant.

Presqu'aucune câblerie ne dépasse, sauf au niveau de la douille de direction où le tout à été intégré dans une gaine nylon (pour la rendre plus robuste au pliage). Coté transmission, toute la ligne de chaine est entièrement encapsulée par une pièce plastique, baptisée Cleandrive, qui évite les salissures, tant pour l'utilisateur que pour le système en lui-même.

Coté technique, le GoCycle est un vélo à assistance électrique à propulsion, c'est-à-dire que le moteur est situé dans le moyeu de la roue avant. Mais un capteur de couple au niveau du pédalier vous permet de ne pas avoir cet effet de tirage en avant inhérent à ce type de motorisation.

Le moteur de 250 W (la norme européenne) est couplé à une batterie de 13,7 Ah, 22 V, environ 300 Wh, ce qui assure une autonomie plutôt correcte de 65 km (pour un cycle de 7h de recharge complète).

Le Gocycle n'a aucun affichage écran, seul le niveau de batterie est indiqué par des LED rouge sur le cintre. Pour utiliser le GoCycle directement, vous n'avez pas besoin d'application. Un bouton ON/OFF est situé sur le cadre, une simple pression et le vélo est prêt à démarrer.

Pour tout le reste, c'est l'application smartphone qui va se connecter au vélo en Bluetooth afin de vous permettre d'accéder aux informations de la monture et procéder à différents réglages.

L'interface n'est pas très jolie et peu réussie point de vue ergonomie, mais elle fait le job. En plus des infos essentielles comme le niveau de batterie ou la vitesse en cours, l'application vous permet d'affiner l'assistance électrique en elle-même.

Dommage, l'éclairage ne se commande pas depuis l'application

Pas de choix entre des modes "Eco" ou "Power" comme sur des vélos électriques classiques. Un graphique vous permet de composer différents niveaux d'assistance électrique en lien avec le couple (la pression sur les pédales) et la vitesse atteinte.

En gros, c'est vous qui décidez si vous préférez un démarrage doux ou nerveux, ou si par exemple vous diminuez l'assistance dès une certaine vitesse atteinte pour économiser la batterie. C'est assez intuitif une fois compris la corrélation entre couple et vitesse.

GoCycle a prévu un support smartphone sur le cintre, mais il faut avouer qu'il est assez rudimentaire et pas vraiment adapté aux téléphones actuels dont les dalles sont de plus en plus grandes. Mon Honor 10 passait mais en forçant, je n'ai donc pas insisté, d'autant que le maintien semble assez moyen.

Le garde-boue arrière est trop haut et protège peu des projections

Mais venons en au fait. Ce GoCycle est-il sympathique à rouler ? La réponse est oui. La monture pliable offre un confort indéniable. La fourche est fixe à l'avant mais à l'arrière on a le droit à 25 mm de débattement.

Les pneus à large section participent à ce confort et permettent d'absorber les irrégularités de la route. Question position, j'appréhende souvent de tester ce type de vélo car mon 1m83 (et mes grandes jambes) ont parfois du mal à passer. Mais ici, ma position était plutôt agréable.

Trois charnières permettent de retirer rapidement la roue "Pitstop wheel". Même pas besoin de la retirer pour réparer une crevaison grâce au monobras.

La géométrie donne un empattement long. Le vélo est donc bien équilibré et stable même au-delà des 20 km/h. L'assistance délivrée par le moteur est à la fois assez coupleuse mais reste douce (sans effet "coup de cul" désagréable). J'ai moins aimé le temps de latence de déclenchement de l'assistance, il faut presque deux tours de pédaliers pour que celle-ci démarre.

Deux façons de le plier

Si les modèles GS et G3C ont des systèmes de pliage plus contraignant - il faut démonter les deux roues et effectuer pas mal d'autres manipulations - le modèle GX, lui, est un vélo à pliage rapide. Le système est similaire à ceux des marques Dahon ou Tern. Les roues restent solidaires.

Deux charnières, l'une sur la tige de direction, l'autre au-dessus du pédalier, permettent de réduire la taille du vélo de manière significative. Une pièce élastique permet de solidariser les deux parties afin que le vélo ne se déplie pas. Ainsi, vous pouvez poussez le vélo assez facilement sur ses deux roues en tenant le vélo par la selle.

Les choses se compliquent un peu si vous voulez réduire le GX encore un peu plus. Il faut d'abord retirer la tige de selle et l'insérer à l'intérieur de la pièce élastique. Ensuite, il faut déplier un petit capuchon situé sous le réflecteur arrière et le glisser dans le tube de selle pour fixer la tige de selle.

Une fois la béquille relevée et les pédales rabattues, vous êtes maintenant prêt à hisser le vélo dans le coffre d'une voiture ou à le glisser sous votre bureau. Cela nécessite quelques manipulations et 20 à 30 secondes supplémentaires pour réduire la taille du vélo au maximum.

Un mot sur la double béquille, plutôt bien pensée. A l’arrêt une simple pression du pied permet de stabiliser le vélo efficacement. De plus, pliée, elle est très discrète sous le cadre. De plus elle permet de stabiliser le vélo même plié.

Parmi les options disponibles, GoCycle va proposer un bagage avant (nous avions un prototype), venant se fixer sur la tige de direction. La fixation est rapide et efficace (même s'il réside un peu de mouvements latéraux). Avec sa forme cubique, le sac est bien pensé, possédant de nombreuses poches, deux portes bidons et un large volume intérieur.

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Notre verdict

[Test] GoCycle GX, le vélo pliant anglais design et électrique
(4/5)

Le GoCycle GX est-il un vélo « sans compromis » comme nous le dit la baseline ? La promesse n’est pas réellement tenue (d’ailleurs, quelle entreprise qui arbore ce genre de slogan bateau la tient véritablement ?). Toujours est-il que le travail réalisé sur le vélo pliant anglais est de qualité.

Je dois avouer qu’à l’origine je ne suis pas un grand fan des vélos pliants électriques. La motorisation alourdissant la monture, elle finit par annuler les bénéfices du pliage. Force est d’avouer que c’est différent avec ce GoCycle GX. Le facteur poids a fait partie intégrante du travail d’ingénierie dès le début de la conception du vélo. Cela se ressent dans l’utilisation quotidienne. Le vélo est confortable et ses manipulations restent relativement aisées. On pourrait presque l’envisager en tant que monture multimodale pour l’emmener dans un métro ou un TER (chose que je n’ai pas testé).

Point de vue design, bien sûr on aime ou on aime pas (les goûts et les couleurs…). Personnellement, je lui trouve une élégance certaine. Le gros point noir de cette machine reste son tarif très élevé. Ce GoCycle version GX s’échange contre 3199€ (le modèle GS (sans pliage centrale) est à 2199€ et la version G3C la plus haut de gamme est à 5499€).

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