Le vélo, solution pour une économie florissante en ville
Le vélo, solution pour une économie florissante en ville

Le vélo, solution pour une économie florissante en ville

No bike, no business. Misez sur le vélo dans votre ville, vous boosterez son économie

Article publié le vendredi 04 janvier 2019 à 11h42 et mis à jour le vendredi 16 août 2019 à 13h12.

Le vélo en tant que moyen de transport était autrefois souvent perçu comme une lubie de bobos écolos mangeurs de quinoa. Mais petit à petit les choses changent car la bicyclette est de plus en plus présentée comme une des solutions majeurs face aux enjeux de ce XXIe siècle.

De plus en plus de chercheurs de toutes disciplines se sont penchés sur la question et les avantages pour la santé ou pour le climat ne sont plus à démontrer.

"le vélo est un formidable levier pour les économies locales"

Cependant, les bénéfices en terme de santé ne touchent pas que les pratiquants. Les bénéfices pour l'environnement sont plus globaux. Conséquence : cela n'interpelle pas toujours les décideurs politiques pris dans des visions court-termistes et restreintes géographiquement, à l'échelle de leur mandat électoral et de leur territoire.

Depuis quelques années, une donne nouvelle entre en compte et de nouvelles études pourraient convaincre définitivement nos dirigeants. C'est un fait: le vélo est un formidable levier pour les économies locales et nationales.

Cette affirmation est la conclusion d'une synthèse de 29 études et rapports publiée par Transport for London (TFL), l'autorité publique en charge de l'organisation des transports dans la capitale anglaise.

Ce document a pour ambitieuse mission de convaincre politiques et techniciens en charge de l'aménagement du territoire, des bienfaits de la solution vélo. Et pour cela, il ne va pas par quatre chemins, en présentant une avalanche de chiffres, réunis dans une vingtaine d'infographies plus percutantes les unes que les autres.

No bike ? No business !

"1m² de stationnement vélo rapporte 5 fois plus qu'1m² de stationnement auto"

La publication de TFL commence par montrer comment cyclistes et piétons revitalisent les rues commerçantes. Par exemple, on apprend qu'un mètre carré de stationnement vélo rapporte 5 fois plus qu'un mètre carré de stationnement auto.

De manière générale, le réaménagement des rues commerçantes au profit des mobilités actives (piétons et cyclistes) permet jusqu'à 30% d'augmentation des ventes pour les commerçants.

TFL s'attache également à montrer que des rues piétonnes et accessibles favorisent également le lien social. Dans les rues de Londres étudiées, la piétonnisation a conduit à une explosion de 216% des comportements sociaux (s'asseoir, discuter, socialiser...).

Pour étayer sa synthèse et lui donner une portée internationale, Transport for London est allé chercher des études ailleurs, en Europe et en Amérique du Nord. Toutes abondent dans le même sens.

Que ce soit aux Etats-Unis (Portland, New York, San Francisco, Los Angeles) ou en Europe (Dublin, Copenhague, Berne), les politiques menées en faveur des cyclistes et des piétons montrent systématiquement des effets positifs pour l'économie locale.

Les vélotaffeurs en meilleure santé et plus heureux d'aller au travail

Que l'on s'en réjouisse ou non, le poids politique des acteurs économiques dans les décisions politiques est indéniable. Transport for London l'a bien compris en insistant sur le gain de productivité pour les entreprises, les économies pour l'assurance maladie, et sur le soutien des grandes entreprises installées dans la capitale britannique.

"Le vélo a un impact direct sur le bien-être des salariés et leur efficacité"

Outre-Manche, le vélotaf ferait économiser 128 millions de livres (143 millions d'euros) tous les ans à l'économie nationale. Si chaque Londonien marchait ou pédalait 20 mn/jour, ce sont 1,7 milliard de livres qui seraient économisées par le NHS sur 25 ans.

Les employés qui sont physiquement actifs prennent en moyenne 27% de jours de congé maladie de moins que leurs collègues.

Le vélo a également un impact direct sur le bien-être des salariés et leur efficacité. Près de 3 vélotaffeurs sur 4 déclarent qu'ils ont l'impression d'être plus productif grâce à leur moyen de transport et plus de la moitié qu'ils se sentaient heureux et plein d'énergie pendant leur trajet. C'est plus que pour n'importe quel autre moyen de transport.

Les grandes entreprises londoniennes le savent, un salarié heureux de faire son trajet est un salarié qui restera plus longtemps dans l'entreprise.

Selon Dan Cobley, ancien PDG de Google Royaume-Uni, “Le vélo est une partie fondamentale de la future ville et a été un facteur primordial dans la décision de Google d'investir à King's Cross et à Londres. Le vélo a un rôle important à jouer attirer et retenir les talents.

Une voiture tient autant de place que 5 cyclistes en mouvement

"À Londres, les embouteillages font perdre 9,5 milliards de livres"

Si la portée de son travail est éminemment politique, Transport for London n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat, quitte à froisser. Les promoteurs de la voiture individuelle sont mis face à leurs responsabilités. À Londres, les embouteillages font perdre 9,5 milliards de livres (10,66 milliards d'euros à l'économie) par an. Un montant abyssal à l'heure où les pays occidentaux multiplient les politiques d'austérité.

La voiture individuelle est résolument inefficace dans le contexte urbain. En moyenne, à Londres, une automobile transporte 1,56 personnes, occupe autant d'espace que 5 cyclistes en mouvement, 12 places de stationnement vélo ou encore 20 piétons.

Et pour ne pas parler que d'argent, Transport for London conclut son guide en s'intéressant aux bénéfices que les mobilités douces apportent aux villes en terme d'accessibilité.

Avoir une voiture à Londres est un luxe qui coûte en moyenne 8200 euros par an, alors que la marche est gratuite et le prix d'un vélo de qualité avec cadenas et lumières est estimé à 280 euros.

81% des londoniens se sont déclarés capables de faire du vélo. 75% des plus de 65 ans. 76% des personnes handicapées.

Rendre Londres cyclable permettrait de la rendre accessible au plus grand nombre, des plus défavorisés aux plus aisés. Un objectif que semble partager par le maire de la capitale anglaise, Sadiq Khan, qui a annoncé l'an dernier un grand plan vélo.

D'ici 2041, chaque londonien pourra trouver un itinéraire cyclable à moins de 400 mètres de son domicile. Cette ambition prend tout son sens quand on sait que Londres est 15 fois plus étendue que Paris intra-muros.

À l'heure mouvementée du Brexit, où les nouvelles qui nous viennent de l'autre côté du Channel sont rarement réjouissantes, le guide Walking and Cycling Benefits est une vraie bouffée d'air frais.

Dans le contexte actuel du mouvement des gilets jaunes où la question des alternatives à la voiture individuelle est cruciale, il mériterait au minimum d'être traduit en Français et mis entre les mains des associations et de tous ceux qui se battent au quotidien pour promouvoir la solution vélo auprès de nos élus.

"Economic benefits of walking and cycling" par Transport for London

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