[Semaine du son] Pollution sonore, le vélo pour combattre le bruit
[Semaine du son] Pollution sonore, le vélo pour combattre le bruit

[Semaine du son] Pollution sonore, le vélo pour combattre le bruit

Cette année, pour la Semaine du son, on se penche sur une problématique urbaine : la pollution sonore des véhicules motorisés. D'après l'OMS, le bruit représente le deuxième facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe (le premier étant la pollution atmosphérique). Sur le sujet des déplacements, une politique de promotion des mobilités actives - vélo et marche -  à de nombreux impacts, à commencer par la diminution du bruit.

Semaine du son : "l’importance sociétale des sons et de la qualité des environnements sonores"

La Semaine du son est un événement créé par Christian Hugonnet, ingénieur acousticien, en 2004. Son slogan : "Les enjeux sociétaux du sonore". Elle a pour objectif de "sensibiliser le public et les élus sur l’importance sociétale des sons et de la qualité des environnements sonores". En substance : mieux comprendre l'impact des nuisances sonores sur notre vie quotidienne. Cette année, cette Semaine du son - devenue international sous l'égide de l'UNESCO - se déroule du 16 au 22 janvier à Paris et du 23 au 29 janvier dans le reste de la France.

Le bruit est la cause directe de nombreuses pathologies : augmentation du stress, fatigue, manque de sommeil, dépression... A l'échelle européenne, 70 millions d'habitants des villes déclarent la subir. Une pollution sonore qui cause 10.000 morts prématurées par an.

Moins de véhicules thermiques, moins de bruits

Dans ce billet au titre volontairement provocateur "Je suis cycliste quotidien et vous devriez me remercier" (Mars 2018, 20k lectures), je faisais la liste des différents impacts bénéfiques de l'usage du vélo comme moyen de transport. On nomme cela des externalités positives. Avec elles, évidemment, une évocation des impacts, négatifs cette-fois, des autres modes de déplacements motorisés.

La pollution sonore est évidemment l'une des conséquences du trop-plein de véhicules motorisés dans les espaces urbains. Scooter, moto, voiture, camion - s'ils sont thermiques - occasionnent des nuisances quotidiennes, qui impactent directement notre santé.

Selon l'ADEME, l'ensemble des nuisances sonores coûte 147 milliards d'Euros à la France. D'après l'étude de l’agence de la transition écologique, le bruit engendre des problèmes sanitaires (troubles auditifs, manque de sommeil, dépression, maladie cardio-vasculaires…) qui, eux-même, engendrent des consultations médicales, voire des hospitalisations.

D'après la directrice de Bruitparif, Fanny Mietlicki, dans le cocktail des sources générant des nuisances sonores, le secteur des transports représente "à peu près les deux tiers de la facture de ces 147 milliards d’euros par an". Au sein de la LOM, la Loi d'Orientation des Mobilités, on trouve d'ailleurs la volonté du Gouvernement de mettre en place des radars sonores, pour vérifier les seuils de nuisances. Une étude est actuellement en cours sur 7 communes françaises pour tester ces appareils.

Semaine du son : Le vélo est l'ami de vos oreilles

Plusieurs solutions sont possibles pour faire diminuer ces nuisances sonores, et notamment ce que l'on appelle les sons anthropiques, c'est-à-dire ceux générés par l'activité humaine, notamment lorsque l'on se déplace. La première solution : un confinement. Ce ne sera pas forcément du goût de tout le monde. Toutefois, plusieurs études ont relevé que les différents confinements durant la pandémie de Covid-19 avaient fait drastiquement baisser le niveau sonore des villes françaises.

Une étude réalisée par BruitParif

Seconde solution : la mise en place d'une politique de mobilité favorisant le déplacement des piétons et des cyclistes, tout en contraignant le trafic motorisé. Là encore, ce ne sera pas forcément du goût de tout le monde. Toutefois, il suffit de tendre l'oreille dans n'importe quelle rue où l'on a fermé le trafic motorisé pour comprendre que ces modes actifs sont bénéfiques ; autant pour la santé de celles et ceux qui l'utilisent que pour celle des personnes qui les entourent. Tendez l'oreille dans la rue de Rivoli : 

Pacifier les centres-villes

L'apaisement des centres-villes est un enjeu important de notre société aujourd'hui ; là où hier, on a laissé une part bien trop importante aux véhicules motorisés. Lorsqu'on constate qu'une très grande majorité des déplacements fait moins de 5 km, il apparaît comme évident qu'un changement de paradigme doit être réalisé. D'ailleurs, à ce propos, la mise en place de la Ville à 30 km/h est aussi un excellent outil. En réduisant la vitesses des motorisés, on réduit le risque d'accident, mais aussi le bruit. Dans une ville 30, par sa vitesse de déplacement, le vélo devient un concurrent sérieux à la voiture.

Dans une ville à l'échelle humaine, en favorisant les déplacements actifs comme le vélo ou la marche, on réduit non seulement les nuisances sonores, mais on diminue aussi la pollution atmosphérique ou l'emprise sur l'espace public. Mieux encore, on permet même à des enfants … de jouer dans la rue. A vous de choisir entre des cris d'enfants, des roues libres de cycliste ou des moteurs pétaradants ?

Le son qu'émet un vélo peut parfois (pas tout le temps) évoquer une mélodie. En parlant de musique et de vélo ; si ce sujet vous parle, on vous invite à suivre Dylan Corlay. Ce chef d'orchestre de l'Opéra de Tours se rend à ses concerts … à vélo. Il entame d'ailleurs cette année un "Tour d'Orchestre à bicyclette" en sillonnant les villes de France avec ses musiciens. Sur un sujet plus sportif, on vous conseille cette excellente vidéo "behind the scenes" ; ou comment deux ingénieurs du son travaillent le design sonore d'une vidéo de VTT. Magique. Quand le bruit devient du son et inversement !

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