Nouveau VAE Scott e-Silence, petite balade à Annecy
Nouveau VAE Scott e-Silence, petite balade à Annecy

Nouveau VAE Scott e-Silence, petite balade à Annecy

Ce n'est pas simplement au détour des allées d'un salon que l'on comprend l'entière philosophie d'un modèle. Il faut savoir aller à la rencontre des personnes à l'origine de celui-ci. Comme d'autres marques, le fabricant Scott l'a bien compris en conviant quelques journalistes de la presse spécialisée au siège de Scott France à Annecy, pour découvrir en détail leur nouveau bébé : le e-Silence.

Ce nouveau vélo à assistance électrique de la marque américano-helvétique, c'est le résultat de deux ans de travail. Un travail sur lequel nous avions flashé lors du dernier Eurobike.

Un résultat esthétique plutôt réussi, que nous avions hâte de découvrir plus en détail. C'est chose faite avec ces deux jours passés à son guidon et des sensations relativement séduisantes. La beauté des rives du lac d'Annecy, et la gentillesse de l'équipe Scott France a fait le reste.

L'intégration comme maître-mot

Si le fabricant allemand Bosch domine le marché de manière relativement écrasante depuis quelques années, la solution qu'elle propose ne permet toutefois pas une intégration esthétique avec le vélo.

C'est un autre fabricant allemand, Brose, qui a fait du forcing auprès de Scott pour leur proposer un système complet (moteur, batterie, contrôleur) qui s'intégrerait parfaitement avec l'esthétique globale du vélo.

Scott propose des vélos à assistance électrique à son catalogue depuis 7 ans. Avec le fabricant Bosch, elle a notamment développé la gamme des e-Sub, ainsi qu'une gamme complète de VTTAE (e-Genius, e-Spark, e-Scale…). Les nouveaux e-Silence marquent, selon leurs propres dires, un tournant dans leur approche du vélo électrique, avec justement une recherche d'intégration inédite chez eux à ce jour.

Une intégration rendue possible grâce à un partenariat et une collaboration étroite avec le fabricant Brose. C'est aussi une manière efficace pour cet équipementier de se différencier face à son concurrent principal Bosch, qui a pris un sérieux retard à ce sujet.

Brose est une marque historique allemande (création en 1908), qui a œuvré dans des secteurs aussi divers que les composants automobiles (la poignée qui relève la vitre de la voiture, c'est eux), les jerrycans ou les machines à écrire. C'est en 2010 qu'elle décide d'investir le marché du vélo électrique, en se focalisant dès le début sur un système capable de s'intégrer avec les cadres des fabricants de vélos.

Deux jours à tuer

En parlant de cadre, force est d'avouer qu'il y en avait des pires que les rives du lac d'Annecy pour tester un vélo. John¹, notre guide pour la soirée, nous avait prévu un petit parcours d'environ 8 km. 

Longer le lac, s'aventurer dans la ville puis monter sur les hauteurs jusqu'au restaurant où nous terminerons la soirée, avec vue imprenable sur le lac (oui, la vie de journaliste n'est pas tout le temps facile. Il faut s'avoir se sacrifier...).

Avant cela, petite présentation de la monture sur le parking de l’hôtel, avec Florian, Romy et Nicolas, de l'équipe marketing Scott France, et le reste des journalistes.

Design silencieux

Pas de doute, question esthétique, ce e-Silence est une belle réussite. Le design global est bien évidemment assez massif, mais l'intégration du moteur pédalier et de la batterie dans le tube oblique fait que le néophyte pourrait s'y tromper quand à attribuer une quelconque assistance électrique au vélo. A noter que la batterie a été spécialement dessinée par Brose pour s'intégrer harmonieusement au cadre du Scott e-Silence.

Le cadre, en aluminium, fait la part belle aux tubes hydroformés. Sur l'arrière on retrouve le dessin déjà rencontré sur les précédents Sub, à savoir une jonction des haubans très basse, ce qui donne une allure très compacte sur cette zone.

A la proue, les versions Evo, Speed 10 et Speed 20 reçoivent une fourche rigide au profil assez massif, qui donne une image plutôt sportive à l'ensemble (les versions classique 10 et 20 sont montés avec une fourche à débattement). La cosmétique est à la fois fun et sobre, correspondant bien aux gènes de la marque.

Un ADN Scott bien présent

De prime abord, on pourrait soupçonner un vélo très rigide (c'est le cas) et donc conséquemment manquant de confort. Les premiers tours de roues dans la ville d'Annecy, et notamment sur certains secteurs pavés, nous prouvent le contraire.

Bien en a pris à Scott de monter le e-Silence avec des pneus Schwalbe Marathon Supreme. Leur large section (2.0) et leur profil rond permet une pression relativement basse (environ 3 bars), ce qui confère aux pneus le rôle d'amortisseur naturel.

Dès que l'on s'éloigne des rives du lac, on prend vite de la hauteur et, par conséquent, du dénivelé dans les dents. Forcément, on apprécie à ce moment précis l'assistance, qui répond présente à la moindre sollicitation.

Je teste l'engin dans différentes conditions. Assistance au minimum ou même coupée, pour voir comme se comporte le vélo dans les raidillons. Ou au contraire, assistance au maximum, pour constater que le couple moteur s'avère diablement efficace pour effacer n'importe quelle bosse.

Sur notre parcours, ce qui est sûr, c'est que j'ai retrouvé clairement l'ADN des vélos Scott (allez lire notre test du Scott Sub 10). Le e-Silence est comme ses cousins. C'est un vélo rigide et très ludique. Il est à l'aise autant sur les lignes droites tranquilles que sur les relances appuyées.

Evidemment, on ressent l'embonpoint du couple moteur + batterie. Mais cela reste tout-à-fait acceptable et le e-Silence reste un vélo joueur qui s'avère toujours maniable, même à basse vitesse. Le poids officiel du vélo est de 23,9 kg, ce qui reste dans une fourchette moyenne pour un VAE.

Son nom est Silence

Le plus surprenant reste évidemment le silence de l'engin. De ce point de vue là, il porte clairement bien son nom. Le mécanisme interne du moteur Brose 250W repose sur un entrainement par courroie. Conséquence : le déclenchement de l'assistance électrique se fait dans un silence quasi parfait.

Evidemment, cette absence de bruit n'est pas en soi un argument marketing solide, mais il est vrai que les motorisations concurrentes ont des niveaux sonores un peu plus élevés. Cela ne change pas grand chose dans un milieu urbain bruyant, mais cela peut être plus agréable dès que vous vous en éloignez, comme nous l'avons fait en prenant de la hauteur au dessus-du lac.

D'autant que ce silence est doublé d'une grande douceur dans l'assistance électrique. Aucun à-coups intempestifs constatés, le moteur vous accompagne avec une grande délicatesse. Dans le mode d'assistance le plus élevé (Sport), on sent toujours un bon équilibre entre couple et souplesse. Coté batterie, elle est doté d'une capacité de 509 Wh, ce qui vous autorise une autonomie pouvant aller jusqu'à 150 km.

Le contrôleur sur le guidon est très minimaliste. Ce petit affichage LCD est situé près de la poignée gauche (contrairement à l'affichage d'origine Brose, plus large et situé sur la potence). On y retrouve les trois niveaux d'assistance (Cruise 65%, Tour 165% et Sport 290%), ainsi que les commandes Walk et le déclenchement de l'éclairage.

Certains trouveront assurément ce contrôleur trop petit et pas assez lisible, cela dit, une fois que vous connaissez bien votre vélo, vous modifiez les niveaux d'assistance sans même regarder votre écran.

Positionnement haut-de-gamme

Coté composants, rien n'est à jeter sur ces e-Silence. La carte de l'intégration a été jouée jusqu'au bout, avec déjà l'internalisation de toute la câblerie, ce qui confère un style très épuré au vélo. Le design de la potence, réglable en hauteur, a lui aussi été travaillé pour se fondre avec les lignes du e-Silence.

Avec ses traits rectangulaires, elle embarque dans son prolongement, l'intégration du feu avant à LED Supernova E3, elle-même alimentée par le moteur. Un éclairage suffisamment puissant pour, à la fois, voir et être vu, nous avons pu le constater lors de notre retour nocturne du restaurant.

Coté roues, en plus des très endurants Schwalbe Marathon, on retrouve des gardes-boue métal solides et bien intégrés au reste du cadre. Un porte-bagage minimaliste est présent sur les versions 10, 20 et Evo et dispo en option sur les autres modèles. L'engin est freiné par des freins hydrauliques Shimano en 160/140 toujours aussi onctueux.

On a également le droit à un support pour antivol incorporé sur le tube de selle. Dommage en revanche que l'antivol lui-même ne soit pas fourni.

D'autant que vous n'avez pas le choix sur la marque et le modèle puisqu'il ne supporte que les Bordo de chez Abus (N'hésitez-pas à négocier un antivol lors de l'achat du vélo chez votre revendeur ;)).

Pour la transmission, idem, c'est du haut de gamme. Shimano Deore, LX ou XT respectivement pour les versions 20, Speed 20 et 10/Speed 10. Dommage de ne pas voir de moyeu intégré type Alfine, mieux adapté pour de l'urbain et demandant moins de maintenance (Si vous avez du dénivelé par chez vous, les K7 s'usent assez vite sur un VAE).

À propos de moyeu à vitesses intégrées, nous n'avons malheureusement pu tester la version top de gamme, la Evo. Dommage car nous aurions aimé prendre en main ce modèle doté d'une courroie et d'un moyeu NuVinci, qui doit sans nul doute accentuer le coté silencieux de la monture.

Tarifs en conséquence

Arrive évidemment le sujet qui fâche. Scott à délibérément opté pour un positionnement très haut-de-gamme. Le premier modèle e-Silence Speed 20 (sans PB) débute à 3299€, tandis que la version Evo atteint la modique somme de 4199€.

Si ces tarifs sont, bien entendu, élevés et pas accessibles à toutes les bourses, vous avez le droit en échange à une très belle monture, à la fois sportive, silencieuse, confortable et parfaitement adaptée à du déplacement en ville. N'oubliez-pas que l'investissement dans un vélo à assistance électrique est là pour logiquement remplacer votre voiture, qui elle vous coûte bien plus cher.

Tous les modèles devraient être disponibles dans le courant de mai et juin chez les revendeurs Scott, certains ayant semble-t-il déjà été livrés.

¹ John Goldsmith, un américain installé à Annecy depuis de nombreuses années, est le gérant de Duckstore Productions, qui organise des séjours cyclos un peu partout dans le monde.

 

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