Reine Bike, un vélo électrique français venu de l'Ouest
Reine Bike, un vélo électrique français venu de l'Ouest

Reine Bike, un vélo électrique français venu de l’Ouest

Article publié le jeudi 11 février 2021 à 08h10 et mis à jour à 08h36.

"Elle fait désormais partie du patrimoine nantais". Au pied de la grue jaune Titan, Stéphane Grégoire donne un petit cours d'histoire locale à son stagiaire Constantin. C'est au pied de l'infrastructure de 400 tonnes que je réalise quelques clichés des vélos électriques Reine Bike. Le vélo parait si petit sous cet imposant édifice métallique. Le symbole est de circonstance : l'histoire d'un ancien entrepreneur des télécoms qui rencontre un gros faiseur industriel. Une heure plutôt, Stéphane me relatait son parcours sur le parvis de la gare de Nantes.

Stéphane Grégoire prend la pose avec deux prototypes

"J'ai travaillé pendant 23 ans dans la téléphonie et les télécoms, puis j'ai eu l'occasion de vendre mon entreprise." nous dit Stéphane. Il cherche alors un nouveau challenge. C'est à ce moment-là que ce cycliste routier de longue date découvre le vélo électrique : "J'avais beau faire du vélo depuis très longtemps, je n'y connaissais pas grand chose à ces nouveaux engins.". En 2018, bien avant la crise sanitaire du Covid et le boom de la mobilité vélo, il commence à dessiner un vélo. Pas une Ferrari pour grimper des cols. Non. Plutôt un vélo pour tout le monde. Une monture confortable, stylée mais pas exubérante, convenant autant à un senior qu'à un jeune trentenaire actif.

Un appui industriel tout proche et une crise sanitaire qui passe par là

Mais Stéphane se heurte vite à une problématique que connaissent beaucoup de jeunes créateurs d'entreprise. Comment donner vie à une gamme de vélos sans une connaissance solide du sujet ? Il a alors l'idée d'aller voir l'industriel Arcade Cycles. Installée à moins d'une heure de Nantes, à La-Roche-sur-Yon depuis 1995, l'entreprise est plutôt spécialisée dans la conception et la fabrication de vélos en libre service (160 villes équipées dans 27 pays). Mais le projet de Stéphane séduit François Lucas, le PDG d'Arcade. Une bonne occasion de tester leur savoir faire et leur appareil industriel sur un vélo différent, destiné aux particuliers.

Cadre et composants viennent de Chine, mais conception et assemblage demeurent 100% français

2019 - Quelques rendez-vous de banque et affaires comptables plus tard, "La petite Reine", nom initial du projet, devient "Reine Bike". Stéphane Grégoire se lance dans un nouveau défi entrepreneurial, au coté d'Arcade Cycles, entrée au capital. "On a travaillé conjointement avec l'équipe Design & R&D d'Arcade sur les premiers prototypes. On n'imagine pas tout les petits détails auxquels il faut penser lorsque l'on conçoit un vélo."

Début 2020 - La crise sanitaire qui arrive n'ébranle pas la motivation de l'entrepreneur, mais rallonge la date de lancement. "Si on m'avait dit qu'il y aurait cette crise, jamais je ne me serais lancé là-dedans !" plaisante Stéphane sur le sujet. Pourtant, l'engouement pour le vélo, durant et juste après le premier confinement, renforce ses convictions. "Il a fallu prendre son mal en patience tout en alimentant notre besoin en fonds de roulement pour que le projet puisse voir le jour.". Avec un retard de pratiquement un an, les premiers VAE Reine Bike seront commercialisés en juin 2021. "Nous produisons une première série de 50 vélos dont une partie est déjà réservée.".

Reine Bike, électrique et connecté

Le vélo électrique Reine Bike se distingue par son allure néo-vintage. Sur une base de cadre aluminium, chaussée sur de larges Schwalbe Fat Frank, les composants Selle Royal couleur cuir donnent le ton. Après quelques tours de roues non loin des machines de Nantes, on sent une géométrie qui met l'accent sur le confort. Mais on n'est pas totalement allongé comme on pourrait l'être sur un beach cruiser. Stéphane a voulu trouver un équilibre entre un vélo de loisirs, pour la balade, et un véritable commuter urbain pour se rendre à son travail. Un vélo polyvalent et confortable. Cela nous semble réussi.

Techniquement, le vélo repose sur une motorisation Bafang. Ils ont même pu bénéficier d'un logotage personnalisé "Powered by Bafang". Discret visuellement, le moteur développe 80nm de couple et est relativement silencieux. "On est très heureux d'avoir pu établir un partenariat étroit avec le siège allemand.". L'équipementier d'origine chinoise, dont le siège européen est situé à Hövelhof, en Allemagne du Nord, leur a en effet ouvert leur code source. Reine Bike a ainsi pu travailler sur l'électronique en personnalisant les courbes d'assistance pour l'adapter à la géométrie du vélo.

Car s'il ne savait pas comment fabriquer un vélo avant de se lancer dans cette aventure, Stéphane Grégoire a en revanche mis son savoir-faire sur la technologie embarquée. Connecté, le vélo intègre la solution d'une autre start-up nantaise, Velco (lire nos articles). Ainsi, le vélo intègre une puce GPS et une carte GSM. Via une application dédiée, le vélo peut ainsi être géolocalisé, peu importe où vous soyez. Une alarme peut aussi être activée, en cas de mouvement suspect du vélo.

Pour son lancement, les vélos Reine Bike - un modèle cadre haut et un modèle cadre ouvert - seront commercialisés dans deux ou quatre coloris différents (selon le type de cadre choisi) : kaki, bleu, jaune doré et blanc crème (on notera les garde-boue peints également). A terme, Stéphane souhaite développer un configurateur pour pouvoir personnaliser son vélo.

Coté tarif, on est dans une fourchette assez haute, normal pour une petite série : 3490€ pour la version connectée (avec puce GPS/GSM), et 2990€ pour la version classique. Le modèle reste la vente à distance, même si Stéphane n'exclue pas une distribution plus classique dans un second temps. Si vous souhaitez en essayer un pour vous faire votre propre avis, la société est en train de développer son programme d'ambassadeurs de marque. N'hésitez-pas à leur faire signe si cela vous intéresse.

➡️ Reine-Bike.com

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