Portland, la Copenhague américaine

Portland, la Copenhague américaine

Article publié le mardi 22 mai 2012 à 06h53 et mis à jour à 06h55.

La crise du prix du baril de pétrole n'épargne personne, pas même les États-Unis et leurs carburants si longtemps bon marché. Pour autant, la prise de conscience est encore timide à l'échelle d'un pays aussi vaste.

Mais une ville en particulier semble tirer son épingle du jeu. L'on y croise un nombre conséquent de cyclistes "commutant" matin et soir, des pistes cyclables larges et sécurisées, des commerces bio avec de vastes parkings vélos...

Bref, ça ressemble à Copenhague ou tout autres villes d'Europe du Nord, les canaux en moins ... et cette ville, c'est Portland, située sur la cote nord-ouest des États-Unis, dans l'état de l'Oregon.

Extrêmement polluée à la fin des années 80 à cause d'une industrialisation massive, la ville engage alors un virage à 180°, et prend des décisions qui vont littéralement transformé son visage en l'espace de deux décennies.

L'on doit cela notamment au gouverneur Tom McCall, qui, au début des années 60, réalise un documentaire intitulé "Pollution in paradise" sur la pollution de la Willamette River, servant à l'époque d'égout pour les usines de Portland.

L'éveil des consciences commence, et les différentes formations politiques qui vont se succéder à la tête de la ville, vont petit à petit réussir à faire de Portland un exemple en terme de développement durable pour tout le reste des États-Unis.

Aujourd'hui, c'est grâce au sénateur Earl Blumenauer, élu à la chambre des représentants, que le vélo a trouvé sa place dans la ville. Dès son élection en 1996, il a étroitement travaillé avec les lobbys cyclistes de Portland pour faire (re-)sortir les vélos dans les rues de la ville.

En collaborant avec un bureau de planification urbaine, Alta Planning & Design, la municipalité de Portland a littéralement remodelé la ville, créant un nombre conséquent de kilomètre de pistes cyclables.

L'on est ainsi passé d'à peine 130 km en 1992 à plus de 435 km en 2008, avec près de 10 % des déplacements s'effectuant à vélo ! Et selon Roger Geller, du bureau des transports de Portland, tout ça s'est fait pour le prix d'à peine un mile d'autoroute !

Depuis lors, la culture du vélo s'est parfaitement ancrée dans le quotidien des habitants de Portland et fait même partie de leur identité. Même les tour-opérateurs vantent les mérites d'une citée visitable à vélo, "comme à Paris" (en français dans le texte).

Première ville américaine à avoir réintroduit le tramway, le vélo y est aussi accepté, en tout temps, ainsi que dans les autobus, munis tous deux de supports bicyclette.

Les abords du réseau cyclable de Portland foisonnent d'espaces verts, cafés (certains offrent aux cyclistes le café !), commerces, ateliers vélo, et bien sûr de stationnement sécurisé, dont certains ont remplacé des stationnements voiture. L'été, les cyclistes peuvent se désaltérer sur les fameux Benson Bubblers, ces fontaines à eau à quatre branches emblématiques de la ville.

Portland ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, et d'ici à 2030, la ville souhaite faire encore grimper la part modale du vélo à 25%, et ce avec un ambitieux programme de déplacement vélo qui va davantage densifier le réseau cyclable.

Pour en savoir davantage, je vous invite à aller regarder cet excellent reportage Arte qui s'est penché sur les nombreux aspects de "la plus européenne des villes américaines", comme Portland aime à se nommer elle-même.

Crédits photos : CM Keiner, Ktesh, Gregraisman, Lindsay Tyler, Will Vanlue, Beach650.

Vous avez aimé cet article ? N'hésitez-pas à vous abonner à notre newsletter. Vous pouvez aussi nous ajouter en favoris directement dans Google News. Et si vous voulez approfondir votre vélo culture, nous décortiquons l'actu vélo dans cette autre newsletter, Weelz! Décrypte. Une question, une remarque ? Contactez-nous.

Retour en haut de page