Pic de pollution, oui vous pouvez continuer de prendre votre vélo
Pic de pollution, oui vous pouvez continuer de prendre votre vélo

Pic de pollution, oui vous pouvez continuer de prendre votre vélo

Emmanuelle Wargon approuve ce message (à 150 km/h)

Article publié le vendredi 22 février 2019 à 11h28 et mis à jour le vendredi 16 octobre 2020 à 09h13.

En plein pic de pollution, notre secrétaire d'Etat à "l'Ecologie" Emmanuelle Wargon continue de privilégier la voiture à d'autres formes de transports (pourtant Mme la secrétaire d'Etat, Paris -> Cambrai ça se fait très bien en train, 2h avec une correspondance à Douai et un combo TGV/TER. Pensez multimodalité, il y a d'excellents vélos pliants).

Ce n'est pas ton cas, toi, cher lecteur, qui continue d'utiliser ton vélo, peu importe la météo et les conditions atmosphériques. Mais au fait, est-ce dangereux de circuler à vélo en plein pic de pollution ? Tentative de réponse ci-dessous...

La pollution tue

Oui, c'est vrai, la pollution atmosphérique tue. Les chiffres donnent le tournis. L'Agence européenne de l'environnement (AEE) estime à 48.000 morts prématurées chaque année. En France, les particules fines sont responsables de 9% de la mortalité nationale.

Au niveau mondial, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comptabilise à près de 600.000 le nombre d'enfants en-dessous de 15 ans qui décèdent à la suite d'infections aiguës des voies respiratoires.

"Le coût de l'inaction - les prémices de la prise en compte de la pollution atmosphérique remontent à la fin de la première guerre mondiale"

Le vélo est l’une des meilleures solutions pour lutter contre la pollution de l’air

Cette pollution atmosphérique est due en très grande majorité aux transports. Les émissions causées par ce secteur sont "généralement plus nocives que celles provenant d’autres sources, car elles se produisent au niveau du sol et le plus souvent en ville, à proximité de la population" indique Hans Bruyninckx, directeur de l'AEE.

Et la pratique du vélo ?

"Le déplacement à vélo reste bénéfique à plus d'un titre"

Même en condition polluée, la pratique du vélo possède plus de bénéfices que de risques. Des bénéfices vingt fois supérieurs aux risques, selon une étude de l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France (ORS). On le dit souvent, ce qui est dangereux, c'est de ne pas faire du vélo.

Le déplacement à vélo reste bénéfique à plus d'un titre. Il empêche l'apparition de nombreuses pathologies : obésité, cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires, hypertension... En favorisant une activité physique régulière, le vélo lutte également contre la sédentarité et à aussi des effets reconnus contre les symptômes dépressifs.

Les cyclistes sont moins exposés à la pollution de l'air que les automobilistes, notamment en cas d'embouteillage. Dans la voiture, la prise d'air du véhicule se situe juste en face de la sortie de pot d'échappement du véhicule qui le précède. Et l'air dans l'habitacle ne se renouvelle pas rapidement.

Le cycliste, quant à lui, ne subit pas l'embouteillage et s'en échappe facilement. Il renouvelle son air rapidement et est donc exposé bien moins longtemps à la pollution atmosphérique que son ami l'automobiliste.

"Les cyclistes quotidiens meurent moins que les autres usagers de la route"

Le transport quotidien actif et son bénéfice sur la santé

Bien entendu, en cas de pic de pollution avéré, mieux vaut adopter certaines pratiques qui vont permettre de minimiser l'exposition.

Adaptez votre itinéraire, quitte à faire quelques kilomètres supplémentaires, pour éviter les axes routiers les plus fréquentés (et donc les plus pollués).

Roulez tranquillement. Un effort intense amène à hyperventiler, ce qui oblige le corps à devoir absorber un volume d'air plus important.

Les masques antipollution sont inefficaces

Une récente étude de l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) ne recommande pas le port de ces masques antipollution. Après 3 ans de recherche et 200 modèles passés au crible, il s'avère que ce type de masque ne filtre qu'une partie des polluants et pas toute la pollution de l'air ambiant. Ils n'ont pas d'effet sur les NOx et ne filtre quasiment pas les particules très fines.

L'ANSES le recommande uniquement pour les cyclistes n'ayant pas d'autres choix que de rouler de façon prolongée le long d'itinéraires routiers très fréquentés (même sans pic de pollution). Attention également à l'hyperventilation, en cas d'effort intense. Le masque provoquant une gène respiratoire (moins de volume d'air), le risque est d'absorber au final plus de particules fines. Roulez calmement.

Au final, la meilleure solution contre la pollution atmosphérique reste encore de lutter contre les responsables de ces émissions. Parmi eux, les industriels bien sûr, mais aussi les professionnels de la livraison et du transport et également les automobilistes particuliers, qui continuent de privilégier la voiture, même pour des trajets courts.

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