Non, le déplacement à vélo n'est pas une régression
Non, le déplacement à vélo n'est pas une régression

Non, le déplacement à vélo n’est pas une régression

Article publié le mercredi 31 mai 2017 à 10h14 et mis à jour le jeudi 09 juillet 2020 à 10h29.

Un titre comme une affirmation évidente, pour moi comme pour vous, chers lecteurs et lectrices. Nous l'évoquions encore récemment avec le reportage de l'émission Xenius : Oui, le vélo est l'avenir de la mobilité.

Car la bicyclette, telle qu'elle a été conçue et imaginée, est avant tout un moyen de transport. Et c'est le moyen de transport le plus efficace aujourd'hui au sein de nos hypercentres urbains. Bien plus rapide que la marche, et souvent - voire toujours - plus rapide que l'automobile, dans des artères qui sont de plus en plus congestionnées par les transports motorisés.

La voiture n'est plus la bienvenue en ville

Depuis plus de 8 ans, je promeus ce mode de transport. Non pas comme un forcené qui scanderait à tout bout de champ "à mort la voiture !". Cela n'a jamais été le cas, je dois vous avouer que j'ai moi-même le permis et possède une voiture (oui, honte sur moi, je sais).

Le message à comprendre, c'est que la voiture n'est plus la bienvenue au sein des villes. Car si elle était un moyen de transport efficace il y a quelques décennies de cela, notre société de consommation et l'urbanisation sans réflexion en a fait un instrument quasi-obligatoire pour tous les citoyens, démultipliant par la même de manière exponentielle le nombre de véhicules dans les rues, provoquant ainsi, non seulement congestion, mais également pollution, qu'elle soit visuelle, sonore ou atmosphérique.

Remercions au passage les gouvernements français successifs de n'avoir eu cesse de favoriser les motorisations diesel à grands renforts de primes incitatives. Le diesel est aujourd'hui reconnu comme une substance dangereuse, à l'origine de maladies respiratoires et de cancers. Mais à la vue de l'inaction gouvernementale, cela ne semble pas choquer outre mesure.

Quant à la promotion de la voiture électrique, à grand coup de super bonus "royaux", elle ne changera pas fondamentalement quelque chose. Une voiture électrique reste une voiture, et si elle ne rejette pas de Co², son emprise sur l'espace publique demeure identique.

Point Bobo atteint

"ceux qui évoquent un retour à l'âge de pierre se trompent à plus d'un titre"

Creusons l'abcès de suite et évoquons la défense des anti-vélo qui consiste souvent en un "vous autres, les bobos, vous voudriez que l'on se déplace tous à vélo, mais c'est impossible". Voilà, point bobo atteint.

Les commentaires rageux sont en effet légions sur les réseaux sociaux. Mais ceux qui évoquent un retour à l'âge de pierre avec la bicyclette, en brandissant l'étendard de la liberté, de la technologie moderne et du "vivre avec son temps", se trompent à plus d'un titre.

La régression, c'est avant tout d'avoir oublié depuis trop longtemps le fait d'être, en grande majorité, capable de nous déplacer avec nos deux jambes. J'ai cette impression que la plupart des gens sont devenus simplement inaptes à concevoir un déplacement autrement que via un transport motorisé.

Prenez 10 mn pour vous mettre au bas d'un escalator jouxtant un escalier normal, et vous comprendrez ce que j'évoque. D'ailleurs, pourquoi les gens s'arrêtent de marcher dans un escalator, cela reste un escalier non ... ?

Mobilité active

Mais le vélo c'est dangereux. Voilà un autre poncif entendu maintes et maintes fois dans la bouche de ceux qui refusent de voir la bicyclette comme un mode de déplacement à part entière.

160 cyclistes ont perdu la vie ces douze derniers mois selon le baromètre ONISR du mois d'avril. C'est encore trop, mais c'est beaucoup moins que les près de 2000 décès d'automobilistes ou encore des plus de 500 piétons tués.

Si l'on ne regarde que les chiffres, on en déduit donc que la marche à pied et la conduite d'une voiture sont deux activités très dangereuses et même mortelles, bien plus que la pratique de la bicyclette. La connerie humaine et les comportements dangereux sont deux fléaux extrêmement difficile à éradiquer. Ce qui est possible en revanche, c'est faire évoluer les mentalités. Et le vélo en cela est un formidable outil.

"L'absence d'exercice demeure un vrai problème de santé publique"

Selon une étude nationale BVA pour Assureurs Prévention, la sédentarité est le quatrième facteur de risque de mortalité après l'hypertension artérielle, le tabagisme et le diabète. Pire, la même étude révèle que 51 % des Français ne pratiquent aucune activité physique. D'après une autre étude, plus globale, le manque d'activité physique est responsable d'un décès sur dix dans le monde.

L'absence d'exercice demeure un vrai problème de santé publique. Un problème que résout aisément le déplacement à vélo. Le déplacement actif, qui d'ailleurs, avec les loisirs, l'activité professionnelle, les tâches ménagères, les activités ludiques et bien sûr la pratique sportive, fait partie des recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé.

L'OMS recommande 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée par semaine. En réalisant un trajet de 15 mn de vélo pour vous rendre à votre travail, deux fois par jour, cinq fois par semaine, et vous atteignez facilement ce temps de référence, le tout, sans perdre votre temps dans un embouteillage ni dans une salle de sport et, si l'on se réfère encore aux chiffres cités ci-dessus, en prenant moins de risque qu'un piéton ou qu'un automobiliste.

Ce n'est donc pas dans toujours plus d'innovation technologique ou de joujoux innovants à moteur (qu'ils soient "propres" ou non) que l'homo-sapiens trouvera son salut, mais bien en prenant du recul sur ses modes de déplacements et sur sa propre capacité à se mouvoir par lui-même.

On comprendra alors qu'il existe un véhicule vertueux, non polluant, parfaitement silencieux, et par-dessus tout bien plus rapide qu'un transport motorisé en milieu urbain : il s'agit du vélo, et il a été inventé en 1817...

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