Lisa Bartali, un héritage vélo familial
Lisa Bartali, un héritage vélo familial

Lisa Bartali, un héritage vélo familial

Article publié le mardi 10 décembre 2019 à 10h19 et mis à jour à 10h36.

Il y a quelques temps, nous vous relations l'histoire peu commune de Gino Bartali, ce coureur cycliste italien devenu héros de la résistance contre le fascisme durant la seconde guerre mondiale.

Aujourd'hui, c'est Lisa Bartali qui nous fait l'honneur de répondre à nos questions. Lisa n'est autre que la petite-fille de Gino. Avec son blog Biciclettami¹, elle tente de perpétuer l'héritage de son grand-père tout en promouvant le développement du vélo.

Weelz.fr : Bonjour Lisa ! Qui es-tu ?

Lisa Bartali : Je vis à Florence avec mon mari et 6 vélos ! J'ai étudié à Polimoda, un institut international de design et de mode, et je travaille dans l'industrie de la mode depuis maintenant dix ans. Je suis aussi une amoureuse du vélo et je l'utilise dans mes activités quotidiennes, pour aller travailler et sortir avec mes amis.

W : Cela fait quoi d'être la petite-fille d'un héros du cyclisme (et héros de guerre) tel que Gino ?

Lisa : Sa loyauté, son humilité, son courage, sa fraternité, sa solidarité… mon grand-père Gino est pour moi un exemple de vie.

C'est difficile d'être à la hauteur d'un homme comme Gino Bartali, mais on peut tous choisir de faire le bien autour de nous, même avec de petites actions au quotidien.

Il m'a laissé un héritage qui n'est pas toujours facile à porter, car Gino est célèbre et admiré à travers le monde. Mais je fais de mon mieux pour honorer sa mémoire, à travers mon blog¹ ou en prenant part aux commémorations en son honneur.

W : Aussi loin que tu te souviennes, toi et tes parents avez toujours eu cette passion pour le vélo ?

Lisa : Ma passion pour la bicyclette est née spontanément, vivant dans une maison pleine de coupes, de livres sur le cyclisme et bien sûr de vélos.

https://twitter.com/biciclettami/status/1121513737586868241

Mon père, Luigi Bartali, avait l'habitude de faire du vélo de route, mais seulement durant son temps libre. La vérité est que mon grand-père Gino ne voulait pas que ses enfants (et petits-enfants) deviennent des cyclistes professionnels.

Il m'a toujours dit de trouver un emploi de bureau, parce que le vélo est un sport dangereux. La plupart des gens ne se souviennent pas qu'un événement dramatique s'est produit dans la famille. Giulio Bartali, le petit frère de Gino, est mort pendant une course, suite à un accident avec une voiture non autorisée sur le parcours.

W : Parlons du présent. Que penses-tu de l'actuel développement du vélo dans les villes, en Italie comme dans toute l'Europe ?

Lisa : La tendance en Europe est de redessiner les villes dans le but de réduire l'espace alloué aux voitures et de le redistribuer à tous les usagers de la route, y compris les cyclistes, jusqu'ici pénalisés.

Florence

Florence est très en retard en matière de cyclisme urbain. Il y a quelques pistes cyclables, mais elles ne sont pas bien reliées entre elles. Il y a trop de voitures et trop d'accidents impliquant cyclistes et voitures.

La culture du vélo en Italie est étroitement liée à la compétition, plutôt qu'à un usage quotidien. Le pourcentage de cyclistes utilisant le vélo dans nos villes italiennes reste faible. Le gouvernement italien doit encourager le développement du vélo en prenant exemple sur d'autres villes européennes comme Amsterdam et Copenhague.

W : Un mot rapide à propos de ton blog Biciclettami.it 

Lisa : Dans mon blog, j'écris sur le vélo urbain, des balades à vélo entre art, culture, événements et histoires.

Ma première mission est de promouvoir le vélo en ville, et je le fais en organisant des rencontres et des entretiens avec des propriétaires de magasins de vélo, des laboratoires de vélo, des constructeurs de cadres, des restaurateurs de vélos anciens.

Ma seconde mission est de perpétuer la mémoire de mon grand-père Gino, à qui une section spéciale est dédiée. 

Les principaux articles concernant les grands défis de sa vie et les souvenirs de ses coéquipiers (que j'ai personnellement recueillis), disponibles en italien mais aussi en anglais. 

De cette façon, plus de gens dans le monde, en particulier les jeunes générations, connaîtront Gino !

> ¹ Biciclettami.it

Propos recueillis le 30 août 2019.

Vous avez aimé cet article ? N'hésitez-pas à vous abonner à notre newsletter. Vous pouvez aussi nous ajouter en favoris directement dans Google News. Et si vous voulez approfondir votre vélo culture, nous décortiquons l'actu vélo dans cette autre newsletter, Weelz! Décrypte. Une question, une remarque ? Contactez-nous.

Retour en haut de page