La Femme (à vélo) est l'avenir du cycliste urbain
La Femme (à vélo) est l'avenir du cycliste urbain

La Femme (à vélo) est l’avenir du cycliste urbain

Article publié le mercredi 08 mars 2017 à 10h01 et mis à jour à 10h12.

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"L'avenir de l'homme est la femme" peut-on lire dans un texte du poète Louis Aragon. Si cette phrase, devenue maxime populaire, est une vérité qui s'applique à l'humanité toute entière, pour nous elle est aussi exacte transposée à l'univers du vélo urbain. Un article spécial Journée internationale des droits des Femmes.

Le vélo interdit aux femmes

1956-.cycles.peugeotDans un temps qui n'est, sommes toutes, pas si lointain que cela, bien après que ce cher Baron Von Drais ait inventé sa célèbre draisienne (En 1817 - nous lui en sommes éternellement reconnaissant), il était absolument inenvisageable de voir une femme chevaucher un vélo.

Vous n'aviez déjà pas le droit de travailler mesdames (un travail en dehors de celui de la maison s'entend), alors imaginer que vous puissiez vous déplacer à votre guise en toute liberté, hors de question !

Les choses ont depuis changées et le vélo fut même un temps le symbole de l'affranchissement féminin.

"seul 38% des femmes utilisent le vélo comme moyen de transport"

Mais il semble malheureusement que le clivage perdure. Si fort heureusement la femme s'est depuis grandement émancipée, et tant mieux, sa représentation au sein du milieu cycliste reste encore très faible. Dans celui du cyclisme sportif, les récentes statistiques dévoilées par la fédération française de cyclisme parlent d'elle-même : moins de 10% des licenciés sont des femmes.

Pour continuer sur les statistiques, c'est en revanche un chiffre encourageant en ce qui concerne l'utilisation du vélo en libre-service : en 2011, plus de 56% des parisiennes déclaraient utiliser le système Velib (Source: Villes Cyclables). Certes, le nombre date un peu mais gageons qu'il a encore augmenter depuis.

Cela étant dit, à l'échelle nationale, le déplacement à vélo reste encore malheureusement une pratique à forte majorité masculine. D'après les derniers chiffres du ministère du développement durable, seul 38% des femmes utilisent le vélo comme moyen de transport, contre 61% pour la marche à pied.

Une représentation encore trop faible, qui d'ailleurs se vérifie dans notre lectorat. Lors de notre dernière enquête (SurveyMonkey - Juin 2016), sur 100 lecteurs interrogés, seul 16% étaient des femmes !

Un vélo adapté

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"Col de cygne", "vague"... de jolis mots pour désigner un cadre spécialement dessiné pour la gente féminine. Il s'agit d'un cadre que l'on nomme "à enjambement bas". Son origine remonte à la fin du XIXème siècle, pour rendre la pratique du vélo plus aisée lorsque ces dames portaient encore de longues robes à corset.

L'absence de tube supérieur évitait ainsi d'avoir à passer la jambe par dessus la roue arrière, mouvement aussi masculin qu'inélégant pour une femme. Pour l’anecdote, ce type de cadre satisfaisait également un autre genre de population : les curés en soutane !

Aujourd'hui, si les longues robes ont disparues, ces cadres existent toujours. Certaines marques proposent même des produits adaptés à la morphologie féminine, notamment au niveau des selles ou de la géométrie globale.

Vous trouverez quelques conseils et une très belle sélection de modèles vélo pour femme sur le site du Réseau Cyclable.

Plus de femme à vélo !

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Saleté de langue française ! Pas de méprise, nous voulons bien plus (+) de femmes à vélo dans les rues ! Elles sont clairement un gage que l'infrastructure cyclable existante est efficace et qu'elle les met suffisamment en sécurité.

De nombreuses études corroborent le fait que le comportement des hommes est plus accidentogènes que celui des femmes, que l'on soit à vélo ou bien en voiture. La dernière étude canadienne en date indique que les femmes cyclistes ont le plus faible taux d'hospitalisation.

"dans des villes comme Amsterdam ou Copenhague les femmes à vélo sont majoritaires"Le trafic automobile intense aura tendance à attirer le cycliste masculin (excitation du danger, montée d'adrénaline (et de testostérone)...) tandis qu'il rebutera les femmes à vélo.

Pourtant, le comportement des usagers motorisés de la route a tendance à se pacifier dès lors que les cyclistes sont de plus en plus nombreux sur les routes (plus il y a de vélos, moins il y a d'accident), et, semble-t-il, plus encore lorsque les cyclistes sont des femmes et des enfants.

La preuve par l'exemple : dans une ville cyclable comme Strasbourg, où le réseau cyclable est très développé (et sécurisant), le pourcentage de femme à vélo est presque égal à celui des hommes. Ailleurs, dans des villes "ultra-vélo" comme Amsterdam ou Copenhague, dont l'utilisation du vélo n'est plus à prouver, les femmes à vélo sont majoritaires.

Il faut donc plus de pistes cyclables sécurisées pour mettre plus de femme à vélo afin que le comportement automobile s'apaise. Un cercle vertueux... Mesdames, qu'attendez-vous ?

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