Urbanus Cyclus, le vélo dans la ville s'expose à Saint-Etienne
Urbanus Cyclus, le vélo dans la ville s'expose à Saint-Etienne

Urbanus Cyclus, le vélo dans la ville s’expose à Saint-Etienne

Comme tu as pu le voir sur nos réseaux sociaux, nous étions personnellement invité cette semaine à découvrir l'exposition Urbanus Cyclus au Musée d'art et d'industrie de Saint-Etienne.

À dire vrai, le vélo est depuis longtemps à l'honneur dans ce musée. La mise en place des premières collections de vélos anciens remontent à 1947 ! Nous en avons d'ailleurs profité pour faire un tour dans la collection permanente, qui remontent le temps jusqu'aux origines de la bicyclette.

Grands-bi côtoient draisiennes, vélocipèdes, Michaudines, tandems, triplettes, Hirondelles et vélos modernes. Le musée possède notamment de belles pièces conçues par Paul de Vivie, dit Velocio.

Contexte industriel

Pourquoi ici à Saint-Etienne ? Tout simplement car cette région est le berceau de l'industrie cycliste française, comme pouvait l'être Coventry en Grande-Bretagne. De grandes marques sont nées ici, comme Automoto, Mercier, Panel ou Ravat.

La plus célèbre reste celle fondée par Etienne Mimard. L'armurier se sert de son savoir-faire dans la fabrication de fusils¹ pour créer la Manufacture Française d’Armes et Cycles, qui deviendra ensuite Manufrance. Elle est notamment à l'origine des célèbres bicyclettes Hirondelles.

Cette période faste de la grande époque du vélo est désormais révolue, même si certaines entreprises stéphanoises sont encore en place, comme le spécialiste du pédalier Stronglight ou encore Mercier, qui fabrique notamment les Vélov lyonnais.

Le vélo dans la ville

Mais l'objectif de cette exposition temporaire "Urbanus Cyclus" est justement de sortir du contexte purement industriel pour montrer une autre facette de la bicyclette : le vélo et son rapport sociétal.

Quatre salles, quatre ambiances

Sylvain Bois et Anne Henry, respectivement commissaire général et commissaire scientifique, étant absents, c'est Marie-Caroline Janand, la directrice du musée qui nous fait le privilège d'une visite commentée de l'expo. L'expo se découpe en quatre salle, abordant différentes facettes du vélo urbain.

Le vélo pour le plaisir

Une première salle consacrée à cette notion de plaisir, qui paraît improbable à quiconque n'est jamais monté sur un vélo mais tellement logique pour ceux qui en ont fait leur mode de déplacement, que ce soit pour le quotidien ou le loisir.

On retrouve également des originaux grandeur nature d'affiches publicitaires vantant différentes marques de vélo de l'époque. Un retour est fait sur le double aspect féminin de la bicyclette, autant utilisé comme personnage sensuel dans la publicité que comme outil important d'émancipation et de liberté.

Le vélo comme moyen de transport

Une grande salle qui met en avant le vélo dans son côté purement utilitaire, autant pour le transport de charges ou de personnes. C'est la salle bien évidemment des vélos cargo. On y croise un biporteur Douze Cycles, un longtail Yuba, une remorque Addbike mais également un authentique rickshaw indien.

Le vélo comme un art de vivre

C'est dans cette salle qu'est mis en exergue le côté "fashion" du vélo, avec la présentation de quelques pièces de vêtements adaptés à la pratique du vélo urbain, mais également des casques et des antivols. On retrouve aussi des vélos "haute-couture" réalisés par des artisans cadreurs.

Urbanisme et villes cyclables

Une dernière salle consacrée aux différentes infrastructures vélo que l'on peut rencontrer un peu partout en Europe. Des maquettes ainsi que des documents photo, vidéo et multimédia. On peut apercevoir le célèbre "Bicycle Snake" de Copenhague ou encore l'incroyable "Hovenring", le rond-point cycliste suspendu près de Eindhoven.

Dans chaque salle on retrouve des portraits de cyclistes urbains, réalisés par le photographe Jean-Claude Martinez et accompagnés de citations. Dommage, seule une petite évocation de tiers-lieu comme les cafés vélo (lien) ou les ateliers vélo participatifs. Cela aurait enrichi le discours sur l'aspect social du vélo.

¹ Oui, la conception de vélo, bien que plus pacifique, trouve à cette époque des similitudes avec celle des armes, en terme d'assemblage et de mécanisme. Curieusement, elle a d'ailleurs aussi des parentés avec la machine à coudre.

Exposition temporaire "Urbanus Cyclus", au Musée d'art et d'industrie de Saint-Etienne. Du 3 mai 2018 au 7 janvier 2019. Visite libre 6€, visite guidée 7€.

Un mot à propos de Saint-Etienne : Elle est la seule métropole française créditée du label « Ville Créative Design » par l'Unesco, aux côtés de Bilbao, Shanghai, Détroit ou encore Montréal. Le paradoxe est en revanche de présenter une exposition consacrée à la place du vélo en ville, alors même que la ville de Saint-Etienne est un contre-exemple en terme de cyclabilité. Il suffit de rouler quelques kilomètres dans la ville pour rapidement s'en apercevoir.

Et pourtant, son maire, Gaël Perdriau, signe lui-même l'intro du dossier de presse en précisant : "Circuler à vélo est devenu un mode de vie commun [...] ce sont là des signes, non pas d'une mode passagère, mais bien d'une mutation profonde de la société. Il s'agit de vivre la ville autrement, dans une autre temporalité et une autre spatialité, qu'en voiture ou à pied.". M. Perdriau, on ne peut que vous donner raison...

Vous avez aimé cet article ? N'hésitez-pas à vous abonner à notre newsletter. Vous pouvez aussi nous ajouter en favoris directement dans Google News. Et si vous voulez approfondir votre vélo culture, nous décortiquons l'actu vélo dans cette autre newsletter, Weelz! Décrypte. Une question, une remarque ? Contactez-nous.

Retour en haut de page