Le SAS cyclable, ce grand incompris...
Le SAS cyclable, ce grand incompris...

Le SAS cyclable, ce grand incompris…

En 1998 en France, on était champion du monde ... et on inventait le sas vélo

Article publié le mercredi 30 janvier 2019 à 12h52 et mis à jour le lundi 08 juillet 2019 à 16h38.

L'aboutissement d'une ligne. Le commencement d'une piste. La zone d'attente des aventuriers de l'asphalte... Comment décrire poétiquement ces quelques mètres carrés délimités sur le bitume ponctuant une rue au pied d'un feu tricolore ?

Ils paraissent tellement insignifiants. Ils se font rouler dessus par les pneus des voitures comme on écrase bien involontairement un insecte qui aurait eu la mauvaise idée de s'installer au milieu de notre chemin.

Qu'il soit signalé par un panneau, peint en vert, bleu, rouge ou fuchsia, la horde des motorisés n'a que faire de ce petit bout d'espace public. Pire, ils se l'approprient, parfois sciemment, parfois sans même s'en apercevoir.

Le bougre n'est pourtant pas tout jeune. Figurez-vous qu'il est entré en vigueur en 1998 ! Il faut croire qu’apparaître la même année où l'équipe de France remporte la coupe du monde de football aura joué en sa défaveur. Il semble que bien peu de détenteurs d'un permis de conduire, A ou B, ne connaissent réellement son utilité.

La preuve en images animées avec cette vidéo réalisée en timelapse sur un sas cyclable rue de Rivoli à Paris :

Un irrespect qui nous vient parfois (souvent) même de la maréchaussée elle-même…

Pourtant, la législation s'est durcie depuis peu pour ceux qui ne respectent pas cet aménagement. Deux cas de figure :

Le feu est vert, vous vous avancez sur le sas vélo et y êtes immobilisé (embouteillage) : Contravention de 2ème classe, 35€ d'amende.

Le feu est rouge, vous mordez sur la première ligne d'arrêt : "non-respect de la ligne d’arrêt au feu rouge" = contravention de 4ème classe, 135€ d'amende et retrait de 4 points sur le permis.

De plus, le non-respect des sas vélo fait partie de sept nouvelles infractions pouvant faire l'objet d'une verbalisation automatique, comme à Paris. Rappelons aussi que depuis juillet 2015, les cyclomoteurs (50cm³) n'y sont plus autorisés (sauf dérogation).

Des expérimentations

En 2014 à Nantes, le CEREMA avait mené une étude pour évaluer le taux de respect de cette infrastructure. Résultat : il a été constaté que moins d'un véhicule sur deux stoppait bien à la première ligne d'arrêt au feu rouge. Même avec une présence policière, plus de 30% des automobilistes et motards continuent de s'avancer sur la zone du sas vélo.

Toujours en terres nantaises, le CEREMA expérimente depuis l'année dernière, une nouvelle approche, plus pédagogique. Un panneau lumineux indiquant "Sas vélo, merci" a été installé. Celui-ci se déclenche lorsqu'un véhicule est stationné dessus de façon prolongée.

D'autres expérimentations ont été faites, comme à Montreuil par exemple, ou le répétiteur de feu (le petit feu tricolore situé sous le plus gros) a été tout simplement retiré. Résultat : les véhicules restent en amont du passage piéton afin d'avoir une vue sur le feu. Malin.

Sinon à Rouen, on propose ça… (montage Photoshop malheureusement).

En 2018, l'association MDB Île-de-France avait organisé une action de sensibilisation #liberetonsas à destination des automobilistes et autres motards ayant la fâcheuse tendance à venir squatter les sas vélo :

Mais au fait, à quoi ça sert ce sas vélo ? On t'explique tout dans l'article ci-dessous :

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