Congrès FUB 2019 au Mans, le vélo vient de changer d'ère
Congrès FUB 2019 au Mans, le vélo vient de changer d'ère

Congrès FUB 2019 au Mans, le vélo vient de changer d’ère

Le plan vélo national et la loi LOM imposent un nouvel ordre des choses

Article publié le lundi 13 mai 2019 à 12h41 et mis à jour à 13h20.

Vendredi 10 mai 2019, plénière d'ouverture du 19ème congrès FUB au Mans : "Nous sommes à l'An 1 du plan vélo national". Une manière pour Olivier Schneider, président de la Fédération des Usagers de la Bicyclette d'appuyer toute l'importance qu'a pris ce moyen de transport dans le paysage français ... mais aussi tout le retard.

L'évidence est là, depuis quelques années, le vélo est (re)devenu un outil de mobilité pour de nombreux citoyens et cette tendance de fond est de plus en plus visible.

Rémy Batiot, vice-président de Le Mans Métropole en charge des mobilités, le disait : "Mis à part quelques dinosaures, plus aucuns élus n'osent s'opposer frontalement au vélo".

Nous avons changé d'ère. Nous entrons dans un nouvel ordre des choses, celui du vélo et des nouvelles mobilités.

Réduire la place de la voiture

Pour autant, de part l'hégémonie que représente l'automobile et son emprise sur l'espace public, les cyclistes manquent encore de visibilité et de crédibilité. Les militants, élus, parlementaires et députés présents ce vendredi au 19ème congrès de la FUB étaient tous d'accord sur un point : il faut réduire la place de la voiture individuelle en milieu urbain.

"les cyclistes manquent encore de visibilité et de crédibilité"

Et le meilleur effet déclencheur pour cela reste de rendre visible le vélo et ceux qui l'utilisent. Comment ? A l'image de ce qu'il s'est passé à Montpellier, dont le maire, Philippe Saurel, pensait qu'il n'y avait que "deux cyclistes" dans sa ville (#jesuisundesdeux).

Par des comptages et des actions dans la rue (l'association Velo-cité Montpellier a notamment réalisé une masse critique suivie d'un die-in) les cyclistes se sont rendus visibles, jusqu'à faire changer d'avis l'édile sur la question.

"Le comptage des cyclistes permet de montrer la présence du vélo dans la ville auprès des élus." indique Sébastien Torro-Tokodi, chargé de suivi des politiques cyclables à Lille.

Système vélo

"que le vélo devienne une solution évidente de mobilité"

Pour que le vélo devienne une solution évidente de mobilité pour les français, il faut un véritable système vélo, comme il existe depuis 50 ans un système automobile ou ferroviaire.

Il faut donc lever dans un premier temps le principal frein au développement cyclable, à savoir la sécurité, en développant des infrastructures où tous les types d'usagers cyclistes pourront cohabiter.

Comme le rappelait Clotilde Imbert, du cabinet d'urbanisme cyclable Copenhagenize : "Au Danemark, c'est d'abord et avant tout un design cyclable fait par et pour les usagers".

Mais cela ne doit pas s'arrêter à la question de l'infrastructure. Il faut encourager le déplacement à vélo (IKV), mettre en place du stationnement vélo sécurisé, faciliter l'acquisition ou la location d'un vélo, créer de vrais pôles multimodaux, augmenter les places vélos dans les trains...

C'est un ensemble de services qui doit permettre de faciliter l'usage du vélo comme on a facilité l'usage de la voiture particulière ces 40 dernières années.

Cercles vertueux

L'économiste et urbaniste Frédéric Héran, maître de conférences à l'Université de Lille, évoquait lors de ce congrès un concept intéressant, basé sur quatre cercles vertueux :

1er cercle, l'effet de parc : Plus il y a de vélos et plus l'offre vélo va s'étoffer. Le marché vélo va de mieux en mieux répondre à la demande des usagers par du matériel adapté (vélo cargo, vélo pliants, vêtements, accessoires…).

2nd cercle, l'effet de club : Plus les cyclistes sont nombreux et plus cela attire de nouveaux cyclistes. On assiste alors à un effet communautaire citoyen assez fort.

3ème cercle, l'effet de réseau : Ici il s'agit du réseau cyclable. Plus les infrastructures sont maillées et efficaces, plus elle vont faciliter l'usage du vélo.

4ème et dernier cercle, l'effet de masse : "Plus il y a de cyclistes, et moins il y a d'accident". La sécurité vélo viendra par le nombre rappelle Frédéric Héran et permettra au fur et à mesure que la part modale vélo va augmenter de pacifier les centres-ville.

Les effets de chacun de ses cercles se renforcent mutuellement.

Loi Mobilités

Le 2 avril dernier, le Sénat avait adopté, à une large majorité (248 voix pour et 18 contre), le projet de loi d'orientation des mobilités. Celui-ci est en cours d'examen parlementaire.

Comme le rappelait Jean-Luc Fugit, député du Rhône et membre de la commission loi LOM (avec également Matthieu Orphelin et Jean-Marc Zulesi) : "Il va y avoir plus de 3000 amendements à examiner pour la loi Mobilités. On part pour un marathon dans les 15 jours qui viennent."

Cette loi devrait permettre de booster les mobilités qui en ont vraiment besoin, celles du quotidien. Le plan vélo national en fait notamment partie. Le projet prévoit une augmentation de 40 % des investissements dans ce domaine.

On espère sincèrement que cela aboutira à des solutions de mobilités concrètes pour tous les français.

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