Christiania Bikes, plus qu'un triporteur, une Histoire
Christiania Bikes, plus qu'un triporteur, une Histoire

Christiania Bikes, plus qu’un triporteur, une Histoire

Article publié le mardi 29 juin 2010 à 07h57 et mis à jour le dimanche 30 août 2015 à 09h07.

Vous en avez probablement déjà entendu parlé ici-même dans ces colonnes. Les Christiania Bikes sont les fameux triporteurs que vous croisez à de nombreux coins de rues dans la ville de Copenhague (oui, je sais, encore...) et ailleurs en Europe du nord.

D'une conception assez rudimentaire, une structure en acier, 3 roues et une caisse de bois, pouvant servir autant à emmener les enfants à l'école qu'à ramener ses légumes du marché, ces tricycles sont devenus en quelques années le symbole de la vie cyclable de Copenhague. Un symbole qui, vous allez le voir, est intimement lié à l'histoire de sa ville, et surtout de son quartier : Christiania.

Un peu d'histoire...

Christiania est donc un quartier situé au cœur de la cité danoise de Copenhague, et qui en 1971, en pleine période hippie, s'est auto-déclarée "Commune libre". Une expérience libertaire quasi-unique, un état dans l'état, qui existe encore aujourd'hui ! Implantée sur le terrain d'une ancienne caserne militaire d'environ 22km², la cité compte environ un millier d'habitants, possède sa propre monnaie et même de grandes surfaces agricoles.

L'histoire de ce quartier a été plusieurs fois entachée, notamment à cause des dealers et de la drogue dure qui y circulait, provoquant conflits et ingérence de la municipalité dans les affaires de ce micro-état pratiquant l'autogestion et la démocratie directe (les décisions sont prises par assemblée générale). Aujourd'hui, même si un noyau dur existe toujours, Christiania a semble t'il perdu un peu de ses valeurs fondamentales et est devenu surtout une attraction touristique.

Déplacement

Pour revenir au sujet qui nous intéresse, le vélo, c'est suite aux nombreux débordements violents entre les membres de la communauté et  la police, que Christiania a édictée neuf lois pacifistes, comme par exemple l'interdiction des drogues dures (les drogues douces y sont autorisées (et consommées)), des armes à feu, de la violence, mais également l'interdiction de la propriété individuelle et privée, et donc par conséquent l'interdiction de la voiture.

Le vélo était déjà légion dans les chemins du Parc, mais il fallu donc trouvé un moyen afin de transporter personnes et matériels, et c'est en 1984 qu'est sorti le tout premier Christiania Bike, un triporteur robuste, fabriqué dans un atelier au cœur même de la cité libre par Lars Engstrom, afin que sa femme puisse facilement transporter ses enfants.

Aujourd'hui, le principe du Christiania Bike est resté le même, mais bien entendu les composants ont évolués avec le temps : cadre en acier soudobrasé (l'alu est en option), roues de 24 pouces rayonnage renforcé, équipées en Schwalbe Big Apple ou Marathon, freins à disque à l'avant et rétropédalage à l'arrière et même un frein  de parking. De base, le triporteur est monovitesse, l'équipement en moyeu Shimano Nexus est en option.

La partie cargo est elle toujours fabriquée dans un bois imputrescible de 9mm. Le poids total autorisé est de 100kgs pour les 1ers modèles et va même jusqu'à 180kgs pour le modèle taxi pouvant transporter deux adultes. Les deux roues avant sont montées sur un vérin hydraulique afin d'en faciliter la direction.

Près de 30 ans plus tard, ce tricycle est resté l'un des symboles fort de la commune libre de Christiania et est internationalement connu. Sans pour autant perdre ses valeurs, la société a dû se plier aux lois du business et externaliser sa production, en dehors de Christiania, sur l'ile de Bornholm, en Mer Baltique, au large de la Suède. Les ateliers de Christiania sont toujours ouverts mais sont devenus une simple boutique de vente et réparation. Récemment, la marque a ouvert une succursale aux États-Unis, sous le nom de BoxCycle.

> Le site officiel ChristianiaBikes.dk.
> Acheter un Christiania Bike.

En savoir plus sur la commune de Christiania :
> Wikipedia.
> Libération.
> Flickr.

Crédits photos : Ekurvine, Cenas a pedal, Johann C. Rocholl, Christiania Bikes.

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