Censure VanMoof : une pub vélo jugée trop critique envers l'industrie automobile
Censure VanMoof : une pub vélo jugée trop critique envers l'industrie automobile

Censure VanMoof : une pub vélo jugée trop critique envers l’industrie automobile

La France à un problème avec son passif automobile

Article publié le mercredi 01 juillet 2020 à 10h24 et mis à jour à 10h44.

L'entreprise néerlandaise VanMoof nous informe que sa dernière publicité vidéo, "Time to ride the future", va être interdite en France, selon un jugement émis par l'ARPP, l'autorité française de régulation de la publicité.

Invoquant le code ICC publicité et marketing de la Chambre de commerce internationale, qui interdit "toute exploitation du sentiment de peur ou de souffrance dans les publicités commerciales", l'ARPP a jugé que cette réalisation était trop critique envers la filière automobile.

La filière automobile craindrait-elle celle du vélo ?

Dans le spot, on peut voir une belle voiture de sport à la peinture métallique brillante. En faisant le tour, la caméra dévoile sur les reflets chromés de l'engin tout les travers de ce véhicule : accidentologie, congestion du trafic, cheminées d'usines fumantes... La voiture finie par fondre (réchauffement climatique) pour se transformer ... en vélo.

D'après le courrier envoyé par l'ARPP à la marque, certains plans des reflets de la voiture "discréditent le secteur automobile […] tout en créant un climat d'anxiété". Cette publicité aurait pourtant été l'une des toutes premières campagne vélo à la télévision.

D'après Ties Carlier, co-fondateur de VanMoof : "Les constructeurs automobiles sont autorisés à passer sous silence la question de leur impact environnemental, mais lorsque quelqu'un conteste cette situation, il voit la diffusion de sa campagne refusée ?"

Vous avez dit "développement durable" ?

L'ARPP a signé récemment une charte indiquant que "la publicité doit proscrire toute représentation susceptible de banaliser, ou de valoriser des pratiques ou idées contraires aux objectifs du développement durable".

Pour autant il semble que l'organisme soit beaucoup plus enclin à fermer les yeux sur les nombreux non-dits des publicités automobile, où il n'est jamais question de l'impact environnemental de la voiture sur la santé des citoyens. Mais cela ne semble pas gêner outre-mesure l'ARPP.

Source : European Environnement Agency

Rappelons que plus de 30% des émissions de polluants et gaz à effet de serre est généré par le secteur du transport, dont une part très importante (+ de 60%) rien que par la voiture individuelle.

Selon Alfa-Claude Djalo, responsable presse VanMoof : "Nous remettons en question la légitimité et la transparence de cette autorité (privée, composée de professionnels du monde de la pub).". L'ARPP n'en est pas à sa première controverse. Son manque de neutralité a déjà été critiquée par des ONG telles que Greenpeace ou Médecins du Monde.

Alors que notre ministre de l'économie, Bruno Le Maire, vient de retoquer une proposition phare de la Convention Citoyenne - interdire la publicité sur les produits les plus polluants, notamment les SUV - il semble bien que la France a un problème avec son industrie automobile. L'Etat et ses instances semblent prêts à la plus grande tolérance environnementale tant que la filière créé de la richesse pour le pays... Pour ceux qui souhaiteraient que ça change, merci d'aller voir ailleurs.

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