58% des trajets domicile-travail de moins d'1km se font en voiture
58% des trajets domicile-travail de moins d'1km se font en voiture

58% des trajets domicile-travail de moins d’1km se font en voiture

Article publié le lundi 23 janvier 2017 à 10h50 et mis à jour le lundi 13 avril 2020 à 14h50.

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EDIT : Nous avions fait erreur sur le titre original de l'article, dû à une mésinterprétation des stats de l'INSEE. Il fallait en effet traduire ce chiffre par : "58% des trajets domicile-travail de moins d'1km se font en voiture", et non "58% des automobilistes se rendent à leur travail à moins d'1km", ce qui est différent dans l'interprétation (mais n'en reste pas moins délirant comme l'a souligné l'un de nos lecteurs). "Errare humanum est, perseverare diabolicum". Que voulez-vous, on ne peut pas être expert en déplacement à vélo et économiste...

La bonne nouvelle, c'est que désormais l'INSEE a enfin séparé, dans ses statistiques "deux-roues", les vélos des motos, scooters, mobylettes et consorts. La mauvaise, c'est que l'institut de sondage vient de mettre en évidence chiffrée le fait que nous soyons encore bien trop peu nombreux en France à enfourcher notre vélo pour nous déplacer...

"seulement 2% des actifs ayant un emploi vont travailler à vélo"

2%. Ce chiffre, sorti des statistiques des habitudes de transports des français sur l'année 2015, ne ferait pas si peur si l'on savait que les 98% restant utiliseraient la marche à pied ou les transports en communs.

Ce n'est malheureusement pas le cas, et les sondés sont encore 70% à privilégier l'automobile comme mode de transport principal. Autre chiffre simplement édifiant (on dirait même écœurant) : 58%des déplacements domicile -> travail de 1km ou moins se font encore en voiture...oui, 1km, vous avez bien lu...

Combien parmi ces automobilistes sont dans l'absolue nécessité d'utiliser une voiture pour un si court déplacement ? Assurément très peu...

On pédale surtout en ville

"Le manque d'infrastructures cyclables efficaces en périphérie est criant" Le chiffre des français cyclistes utilitaires double en zone urbaine dense (4%). Mais dès que l'on s'éloigne de l'hyper-centre, les habitants des communes limitrophes préfèrent les transports en commun lorsqu'ils y ont accès, et bien sûr la voiture.

Pour autant, les distances restent peu élevées entre le domicile et le travail, en moyenne inférieures à 10km. Le manque d'infrastructures cyclables efficaces en périphérie est ici criant. Ce n'est pas parce que l'on n'habite pas en ville que l'on ne peut pas se déplacer à vélo. Mais les vitesses élevés des axes uniquement conçus pour les véhicules motorisés découragent les utilisateurs cyclistes.

Beaucoup plus d'homme que de femme sur un vélo

Weelz-Test-Georgia-in-Dublin-21Autre chiffre décevant, les hommes sont presque deux fois plus à utiliser un vélo pour se déplacer (1,5 % de femmes contre 2,4 % d’hommes).

Les femmes préfèrent la marche à pied ou les transports en communs tandis que les hommes restent accrochés à leur voiture.

Fait intéressant, tous sexes confondus, le nombre de cyclistes reste constant sur toutes les tranches d'âge. Ce qui démontre bien qu'une fois l'habitude prise d'utiliser le vélo comme moyen de transport, les personnes ne retournent pas vers d'autres moyens pour se déplacer.

Le cycliste est un cadre diplômé

"La part modale du vélo augmente proportionnellement avec le niveau d’études" S'il fut une époque où l'ouvrier se déplaçait presque exclusivement à vélo, cette période est révolue. L'étalement urbain et l'éloignement géographique des usines et centre commerciaux aura eu raison du vélo et promulgué la voiture comme la solution miracle de déplacement.

Ce qui ressort de l'étude, c'est que les personnes se déplaçant à vélo sont la plus souvent des employés ou des cadres, et que plus ils sont diplômés, plus ils utilisent le vélo : La part modale du vélo augmente proportionnellement avec le niveau d’études. 1,5 % de bacheliers, 3,5 % de bac + 5 et 5,1 % de doctorants.

Strasbourg, Grenoble et Bordeaux en tête des villes cyclables

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Strasbourg, la ville la plus vélo-amicale de France

Nous connaissions la position de Strasbourg (16%) sur le podium français des villes vélo-amicale. On sait désormais quelles sont les villes qui briguent les deux autres marches.

Grenoble (15,2%), ville en fond de vallée et donc très plate (titre de la ville la plus plate de France) se prête parfaitement au déplacement à vélo, même si sa configuration géographique entourée de montagne favorise aussi le maintien de la pollution. Le maire, Eric Piolle, est un fervent défenseur du vélo urbain.

Les bordelais sont aussi acquis à la cause du vélo (11,8%), avec une moyenne presque six fois supérieure à la moyenne nationale. Si leur hiver est en général très pluvieux, ils bénéficient d'une météo relativement clémente le reste de l'année. On sait aussi que, lors des grands travaux initiés sous le mandat d'Alain Juppé, le vélo à jouit d'une place importante dans les schémas directeurs.

Plus loin dans la queue du Top 10, apparaissent les villes de Rennes (7,3%), Tours  et Toulouse (7%), Nantes et Montpellier (6,2%) et Lyon et Angers (5,9%). Paris se retrouve loin derrière avec seulement 4,2%.

Les clichés nationaux ont la vie dure

L'étude de l'INSEE termine sur un comparatif avec nos voisins européens. Ainsi l'Allemagne, la Suède, le Danemark et bien sûr les Pays-Bas restent les champions incontestés du déplacement à vélo (de 4 à 8% d'actifs à vélo). Tandis que le cliché de l'italien en scooter reste toujours tenace. C'est paradoxalement là où le climat est le plus favorable à l'usage de la bicyclette que on l'utilise le moins.

Via Les Décodeurs et INSEE.

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