La Grande Boucle urbaine, un Tour de France plus que durable
La Grande Boucle urbaine, un Tour de France plus que durable

La Grande Boucle urbaine, un Tour de France plus que durable

Article publié le lundi 25 avril 2016 à 17h46 et mis à jour le mardi 05 juillet 2016 à 12h01.

En France, la bicyclette mérite d’être étudiée et diffusée.

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La France, pays du Tour, avec un grand T. L'image perdure encore dans l'imaginaire collectif. La France, pays du déplacement à vélo... Hummm, là en revanche ce n'est clairement pas l'Hexagone que l'on citera en premier lieu...

Ce décalage entre la vision populaire et sportive du vélo auprès de tous, et cette répulsion généralisée pour ce qui est de monter soi-même sur une selle, reste encore réalité.

Paul Lefort est étudiant à Sciences Po Rennes, section Développement durable. Il a souhaité prendre à contre-pied cette image de "La Grande Boucle" pour tenter de comprendre ce qui bloque encore les personnes et les collectivités à mettre plus en avant le vélo.

Nous le laissons présenter lui-même son projet, intitulé "La Grande Boucle Urbaine". Un projet que nous soutenons. (Rendez-vous en fin d'article si, vous aussi, vous souhaitez lui donner un petit coup de pouce) :

Le vélo est un des seuls moyens de transport avec lequel son utilisateur prend du plaisir à se déplacer. Pourtant, nous avons tous déjà rencontré des difficultés en essayant de convaincre nos proches de découvrir les joies de la bicyclette. Meilleur santé, gain de temps, mobilité agréable, taux d'accidentalité réduit … les arguments sont nombreux et bien connus.

Néanmoins, malgré la popularité du vélo dans notre pays, matérialisée par des événements comme le Tour de France, le vélo est à la traîne. Avec 3% d’utilisation du vélo pour les transports quotidiens, nous sommes bien loin des pays du Nord ou des Pays-Bas (31%).

Une étude qui mêle la théorie à la pratique

Le but de La Grande Boucle Urbaine est d’identifier les facteurs déterminants dans l’utilisation du vélo comme moyen de déplacement urbain en France. C’est un projet réalisé pour le magazine du vélo urbain Weelz.fr, dans le cadre de ma troisième année d’étude à Sciences Po Rennes (section développement durable).

Je me rendrai dans différentes villes (cf. cartes ci-dessous) ayant des caractéristiques différentes. A fortiori, je suis persuadé que pour diffuser le vélo au plus grand nombre, il faut relier la théorie à la pratique, c’est pourquoi je rejoindrai toutes les villes étudiées en pédalant.

Avant, pendant et après ces 1800 kilomètres d’aventure, il sera réalisé une étude détaillée de 6 villes : Caen, Saint-Lô, Rennes, Marseille, Strasbourg, Paris.

Elles ont été choisies pour la diversité de leurs caractéristiques géographiques, politiques, économiques et sociales. Cette étude de plusieurs mois donnera ensuite lieu à la publication d’une série d’articles sur Weelz.fr. Les articles présenteront la situation du vélo dans les villes traversées et proposeront un modèle de la ville idéale pour les cyclistes urbains.

Quels facteurs influencent l’utilisation du vélo en France ?

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Si on entend souvent dire que les pays du nord utilisent plus le vélo du fait de la morphologie de leurs villes (« elles sont plus plates »), ce n’est pas une explication suffisante. Certes, Marseille est une ville en bosse, et c’est un frein pour le vélo. Mais Paris est plate sur 70% de son territoire, et le vélo ne représente que 5% des déplacements domicile-travail.

En somme, le milieu social majoritaire ainsi que l’âge médian d’une ville, peuvent aussi être des facteurs déterminants. Pour les classes moyennes et populaires, bercées par les valeurs des trente glorieuses, la voiture est un symbole de réussite sociale, il ne serait pas question de se contenter du vélo. L’étude permettra d’évaluer la prégnance de ces facteurs en France.

Red lightEn outre, quand on évoque le vélo en ville, les facteurs géographiques entrent aussi en jeu : superficie du centre-ville ville, densité de la population et du bâti, transports en communs en présence. Il ne faut pas non plus négliger l’étendu de l’agglomération urbaine autour de la ville.

En témoignent les 65 kilomètres de pistes cyclables de la ville de Caen, qui ne semblent pas suffire pour faire décoller le vélo.

En parallèle, la structure politique de la ville est importante, au-delà de la couleur politique de la municipalité, il faut aussi considérer sa capacité à structurer sa politique du vélo au sein d’une métropole ou d’une communauté d’agglomération.

L’action du conseil municipal dépendra aussi de sa collaboration avec des acteurs comme le département ou la préfecture de police ainsi que de la place donnée à la concertation. A Rennes, la métropole est un acteur important du « Plan vélo 2020 ».

Enfin, la réalité économique est aussi à prendre en compte. De fait, le vélo n’a pas le même poids que la voiture en termes d’emplois, d’investissements et de communication Marketing. Cependant, la présence d’une usine de fabrication de vélos électriques EasyBike à Saint-Lô est surement un atout pour le vélo dans la ville, puisque la mairie soutien ce bassin d’emplois en louant une flotte de vélo de cette marque.

Une étude qui s’intéresse à tous les acteurs du vélo

Le but de La Grande Boucle Urbaine est de prendre en compte le point de vue de tous les acteurs du vélo urbain : les associations, les décideurs politiques, les chercheurs, les cabinets de conseil, les vélocistes, les entreprises de voirie et de gestion des vélos en libre-service, les cyclistes urbains eux-mêmes ainsi que les usagers qui partagent la route avec eux.

Dans chaque ville, j’essaierai de rencontrer toute cette diversité d'acteurs, sous formes d’entretiens, mais aussi par le biais de micros-trottoirs.

Par exemple, pour l’étude de la ville de Paris, j’ai déjà rencontré des associations comme Paris en Selle ou Veloservice (Cergy). Je me suis entretenu avec la coordinatrice interministérielle pour la marche et le vélo (Sylvie Banoun). J’ai eu un rendez-vous avec les conseillers sport et mobilité douce de Anne Hidalgo. J’ai réalisé des micros-trottoirs avec des cyclistes urbains parisiens, des agents d’entretien du réseau Velib.

Le recours au financement participatif

1497550_203551836666913_7449308963689187596_nEtudiant Caennais de 21 ans dans la section « développement durable » de Sciences Po Rennes, je n’ai pas pu m’empêcher de faire appel à l’économie sociale et solidaire pour financer ce projet.

J’ai choisi de ne pas contracter de prêt bancaire, ni de m‘engager avec un mécène privé, afin de garder un maximum d’indépendance dans la réalisation de cette étude. Mon projet de financement participatif est ouvert du 21 avril au 22 mai sur le site "Sponsorise Me".

Mon objectif est d’atteindre 960€, pour financer l’hébergement et l’alimentation de ce Tour de France de 23 jours. Sans cela, l’étude ne pourra avoir lieu.

Choisissez votre contrepartie, financer le projet et participer à cette grande aventure du vélo urbain !
Vous pouvez aussi visiter la page Facebook du projet.

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