Copenhague, ou comment devient-on une ville vélo-amicale
Copenhague, ou comment devient-on une ville vélo-amicale

Copenhague, ou comment devient-on une ville vélo-amicale

Article publié le mardi 31 mars 2015 à 07h30 et mis à jour le vendredi 01 juillet 2022 à 16h37.

Copenhague, capitale du royaume du Danemark d'un point de vue administratif ; capitale européenne du vélo d'un point de vue cycliste ! Lorsque l'on débarque à la station Nørreport après avoir quitté l'aéroport, inutile d'avoir à chercher bien longtemps pour vérifier cet état de fait. Des centaines de bicyclettes garées recouvrent littéralement la place, et des dizaines de cyclistes surgissent chaque seconde à tous les croisements.

Viking en deux roues

Comme dans beaucoup d'autres pays d'Europe du Nord, le vélo et les danois, c'est une grande histoire d'Amour, qui a débuté vers la fin du XIXème siècle, et qui a perduré jusqu'à l'aube de la seconde guerre mondiale.

Puis, les urbanistes de la reconstruction post world war ont fait comme dans toutes les villes de la vieille Europe, construire rapidement de grandes artères pour y favoriser le développement de l'automobile, vue à l'époque comme la solution de transport du futur.

Pourquoi tant de vélo ?

A l'inverse d'Amsterdam, où c'est en partie la physionomie de la ville qui a favorisé petit-à-petit l'usage du vélo, Copenhague, elle, avait toute la place nécessaire pour que l'automobile s'y impose confortablement. Or, les choses se sont ensuite passées différemment. C'est le choc pétrolier du début des années 70 qui va faire reprendre conscience aux danois de leurs racines cyclistes et les remettre en selle. S'en suit alors toute une série de mesures qui vont limiter la place de la voiture dans la ville pour favoriser celle du vélo.

Les pistes cyclables qu'on y a réalisé, sont larges, vraiment très larges. De sorte que vous pouvez y circuler facilement à deux, voire trois, de front (pour discuter, on parle là-bas de cyclisme social) tout en laissant de la place pour que les cyclistes plus rapides puissent vous doubler. De même, les pistes sont surélevées par rapport à la route, parfois de quelques centimètres seulement, mais suffisamment pour séparer efficacement le flux automobile de celui des vélos.

Plus de 400 km de pistes se sont développés dans Copenhague, et les derniers chiffres datant de 2012 font état d'une part modale du vélo supérieure à 35% (50% dans l'hyper-centre), ce qui représente plus de 150 000 cyclistes quotidiens !

Respect scandinave

Ce qui frappe le plus en définitive, ce n'est pas tant le nombre de cyclistes urbains dans les rues, c'est surtout l'incroyable respect qui coexiste entre les différents usagers de la chaussée. Si la voiture qui vous précède doit tourner à droite, elle vous laissera systématiquement passer, même si vous êtes à plusieurs centaines de mètre derrière (oui, ici on sait se servir de ces étranges miroirs qui affublent de chaque coté les voitures...).

De même, les cyclistes sont extrêmement attentifs aux mouvements des piétons, qu'ils considèrent comme prioritaire avant tout le monde. Quand aux piétons eux-mêmes, traverser au bonhomme rouge leur parait tout bonnement inconcevable !

Un réseau ininterrompu

Autre preuve que le déplacement à vélo n'est jamais mis de coté ; Copenhague subit en ce moment une profonde mutation avec l'arrivée de nouvelles stations de métro (place Kongens Nytorv notamment).

Il va de soi que les pistes cyclables n'ont pas été supprimées, juste déplacées, empiétant une bonne partie de la voie automobile si il le faut. D'ailleurs, là-bas, ce sont les pistes cyclables que l'on déneige en premier.

Le plus amusant est de noter que le cycliste urbain copenhaguois en devient très exigeant. Alors que le réseau cyclable de la ville n'a presque aucune équivalence dans le monde, un étude récente a montré que seul un habitant sur deux était satisfait de l'état du réseau cyclable !

Jolies machines

Un autre fait marquant, c'est l'état de la flotte de vélo. Tandis qu'à Amsterdam, la majorité des cyclistes roulent sur des vélos d'un autre âge, à Copenhague, on constate qu'une large part des montures utilisées est relativement récente et que certains roulent même sur de très jolies machines. On a également pu remarquer, que le port du casque vélo est loin d'être anecdotique, contrairement à Amsterdam ou celui-ci est parfaitement inconnu.

Quand au vol de vélo, véritable fléau dans certaines villes nord-européenne, et bien curieusement il ne semble pas effrayer les cyclistes de Copenhague : partout dans la ville, les vélos sont, la plupart du temps, simplement posé contre un mur, très souvent juste la roue arrière bloquée par l'antivol de cadre.

Zéro carbone

C'est l'objectif de la ville ; atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2025. Un objectif pas si ambitieux que cela, au regard des nombreuses mesures déjà ou prochainement mises en place. A l'image des cykelsuperstier, les autoroutes vélo dont certaines ont déjà été inaugurées et qui permettent notamment aux habitants les plus éloignés d'atteindre le centre-ville en quelques minutes et en toute sécurité. Copenhague, le paradis du vélo ? Non, juste une ville où les habitants se déplacent naturellement à bicyclette...

Article et photos réalisés lors d'un séjour sur Copenhague au printemps 2015.
On remercie au passage l'office du tourisme du Danemark pour leur aide à la préparation de ce voyage.

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