Voiture, le temps de la prise de conscience?
Voiture, le temps de la prise de conscience?

Voiture, le temps de la prise de conscience?

Article publié le samedi 02 août 2008 à 22h38 et mis à jour le vendredi 17 janvier 2020 à 23h20.

« Trop chère, trop de temps perdu, trop difficile à garer, on y laisse son dos et sa santé, et en plus elle contribue à détruire la planète. »

Ces commentaires, on commence à les entendre ou les sous-entendre dans la bouche de personnes dont on n'aurait pas pu imaginer il y a peu que de tels propos soient tenus.

Bien sûr, l'ambiance générale, sur fond de montée du prix du pétrole et de catastrophisme écologique, y est pour beaucoup. Toujours est-il que passé ce premier constat, ils sont nombreux à renoncer à se passer de cette voiture, tout simplement parce que, à leurs yeux, elle présente visiblement
encore un bilan largement positif.

En effet, les Transports En Commun entraînent une contrainte vécue comme de perte de liberté et perte de temps dans une proportion encore plus grande, à tel point que cet inconvénient n'est pas compensé par le gain financier du mode « commun ».

Il ne reste plus qu'à attendre que les TEC évoluent pour devenir concurrentiels de la voiture au niveau du temps. C'est déjà le cas dans certaines villes, mais c'est rare.

Ce que je viens d'énoncer ressemble un peu à ce que je ressens des réactions des salariés d'une entreprise dans laquelle est lancé un PDE. Les enquêtes montrent que l'alternative à la voiture, dans la tête des gens, ce sont les Transports En Commun.

Bon évidemment, la plupart d'entre vous qui lisez cet article, vers lequel votre pratique du déplacement à vélo vous a conduit, et moi avec vous, nous le voyons très différemment.

A cet énoncé de caractéristiques, le vélo est indétrônable :

D'un coût négligeable à l'usage, il transforme le temps de trajet en temps d'exercice, si bienfaisant pour la santé, il se gare juste à destination, contribue à améliorer la forme physique et à préserver la planète. Cette description point par point oublie un autre élément fondamental : c'est AGRÉABLE !!!

J'insiste volontairement sur ce point, parce qu'il n'est pas suffisamment connu, et pourtant il est quasiment reconnu par tous ceux qui s'y mettent. Je ne compte pas les témoignages en ce sens qui me sont remontés régulièrement.

Alors ? Pourquoi ne voit-on par un report massif vers le vélo ?

"Le vélo est encore associé à la notion d'inconfort, d'effort contraint"

Tout simplement par méconnaissance. Le vélo est encore associé à la notion d'inconfort, d'effort contraint, de froid, d'humidité ou que sais-je encore ? D'image d'écolo attardé ? Et pourquoi pas.

Bon, pour le changement d'image, c'est en cours. Mais pour le reste, c'est à nous, cyclistes et pratiquants du déplacement à vélo, d'insister sur la réalité des plaisirs du vélo, l'abondance des solutions aux difficultés de mise en oeuvre, et de faire connaître et partager tout ça.

Comme, en général, il est agréable de parler de ce qu'on aime, et que nous aimons nous déplacer à vélo, ça se fait tout seul. Alors, remplacer, dans les files d'attentes des cafétérias ou aux pauses café, les railleries sur les inconvénients de la voiture par des récits de plaisirs de trajets à vélo, ça met de la joie également dans tous ces lieux.

Et ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est du vécu, et de nombreux cyclistes urbains peuvent en témoigner.

Alors...

... Bonne route à vélo et bonnes discussions.

Hervé Bellut
Président de l'Organisation Bus cyclistes et auteur du livre "De la voiture au vélo: En route vers le changement" aux Editions Dangles.

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