[Test] Cowboy, vélo électrique pour urbain connecté
[Test] Cowboy, vélo électrique pour urbain connecté

[Test] Cowboy, vélo électrique pour urbain connecté

Prêt à chevaucher cette monture belge ?
(4/5)
"Un vélo urbain électrique, connecté et minimaliste qui fait le job" d'infos

Alors que la 3ème itération du vélo Cowboy vient de pointer le bout de son nez, à priori sans apporter beaucoup de nouveautés, si ce n'est le coloris (vous avez le choix désormais entre noir, gris et gris... et une courroie carbone Gates), voici notre résumé de plusieurs semaines passées au guidon de la version précédente, la même, à peu de choses près, le Cowboy 2019.

Adien Roose, Tanguy Goretti et Karim Slaoui, trois cowboys belges

Mais avant d'aller plus loin, un point sur le jeune historique de la marque. Retour en 2016. Plusieurs start-ups de la food tech européenne tombent et parmi elles la société belge de livraison de repas à vélo Take Eat Easy. Mais les deux ex-fondateurs, Adien Roose et Karim Slaoui, vont garder les pieds sur les pédales, en emmenant sur leur porte-bagage Tanguy Goretti (ex-cofondateur de Djump, une plateforme de covoiturage).

Nous sommes fin 2017 et ainsi naît la start-up Cowboy. Si leur premier projet entrepreneurial est un échec, en affaires, les jeunes hommes semblent doués, puisqu'ils parviennent en peu de temps à lever des sommes importantes pour la première mouture d'un vélo électrique urbain innovant (on me dit dans l'oreillette qu'il faut maintenant dire disruptif). Une levée de fonds à 2,4M€ puis une seconde à 4,6M€. En octobre 2018, un troisième tour de table leur permet de récolter 10M€ afin de se développer à l'international.

La promesse urbaine

Leur promesse ? Un vélo urbain doté d'une assistance électrique légère et discrète de telle sorte que l'on oublierait presque que l'on est sur un VAE. La start-up est partie du constat que la plupart des fabricants de VAE sont des intégrateurs. Ils utilisent les solutions de spécialistes de l'électrique (Bosch, Shimano, Yamaha...) pour les intégrer sur leurs vélos. Cowboy a souhaité faire le contraire, en maîtrisant sa propre solution d'assistance électrique, 100% dédiée à leur vélo.

Il est vrai que l'intégration de l'ensemble moteur - batterie est assez réussie de ce point de vue. Le néophyte pourrait facilement s'y tromper, pensant être en présence d'un vélo "sec". Ce "garçon vacher" présente une certaine élégance, avec une ligne sportive et moderne, juste un peu gâchée par ce léger déséquilibre sous la tige de selle avec la saillie de la batterie.

La base du Cowboy est un cadre en aluminium 6061 aux finitions plutôt réussies. Les colliers de soudure sont polies et la peinture noir mat est de qualité (bien que quelques bavures) et semble suffisamment robuste en usage urbain. Le look "full black" fait son petit effet. Seul le logo blanc Cowboy donne un peu de couleur.

Assistance intégrée

La jeune marque belge a fait le choix d'une intégration de l'assistance électrique la plus discrète possible. On est en présence d'un moteur dans le moyeu de la roue arrière, alimenté par une batterie qui se glisse à l'intérieur du tube de selle. La motorisation custom affiche 250 W pour 30 Nm de couple et la batterie propose 10 Ah pour 360 Wh.

La nouveauté de cette version 2019 (et toujours présente sur la version 3) c'est une autonomie largement améliorée par rapport à la première génération - 70km (contre 45km précédemment).

La majorité des vélos électriques légers du marché opte pour l'intégration de la batterie directement à l'intérieur du cadre. C'est le cas par exemple du Orbea Gain ou encore du Coboc Seven Montreal que nous avons déjà testé. Cela présente l'avantage d'être plus léger puisque l'on se passe d'une coque extérieure. Inconvénient : il faut recharger directement sur le vélo. Pas des plus pratique si vous habitez un appartement au 4ème étage.

Cowboy a donc fait le choix d'une batterie amovible. Le tube de selle est creusé en berceau afin de l'accueillir. Celle-ci pèse 2,4 kg et intègre le feu arrière. On a trouvé fort dommage que Cowboy n'est pas pensé a intégrer une poignée pour la transporter. Son poids, sa longueur et son revêtement métallique glissant la rende peu pratique à manipuler (mais c'est toujours plus facile à monter au 4ème étage qu'un vélo complet).

Ridicules et parfaitement inefficaces en revanche, les garde-boue sont là uniquement pour faire joli et ne servent à rien. On peut même se poser la question si l'équipe les a un jour testé sous la pluie avant de commercialiser cette V2. Fort heureusement (et désolé pour ceux qui ont déjà acheté leur Cowboy 2019) cette erreur est réparée et la V3 reçoit, en option (89€), des garde-boue qui couvrent entièrement la roue (possesseur de V2 vous devriez réclamer un bon de réduction pour les commander).

Plus qu'à appuyer sur les pédales

Si la promesse du Cowboy est un vélo électrique design et léger, la volonté est aussi de rendre l'expérience utilisateur la plus simple possible. Pour cela, Cowboy a fait deux choix techniques assez culottés : une transmission monovitesse et une absence totale de commande ou d'affichage.

En ce qui concerne la transmission, je me méfie toujours de ce type de vélo ne proposant que pas ou peu d'étagement. Le cycliste que je suis a souvent tendance à pédaler dans la semoule rapidement (terrible souvenir du pliant EF01 de Peugeot...). Force est de constater que ce n'est pas du tout le cas sur ce Cowboy, et c'est plutôt agréable.

Pourquoi ? Pour deux choses : d'une part la denture du plateau avant est suffisamment grande pour offrir un maximum d'amplitude, même à haute vitesse. D'autre part, l’assistance est gérée électroniquement en se basant sur la vitesse et le couple. C'est le contrôleur interne qui va décider du niveau d'assistance en fonction de la force exercée sur les pédales.

A basse vitesse, le Cowboy offre un pédalage souple. Malgré seulement 30 Nm de couple, les démarrages au feu vert s'avèrent assez nerveux. Et dès que l'on souhaite envoyer un peu plus fort, le dosage de l'assistance est bien proportionné grâce aux capteurs de couple et de vitesse. De même, l'assistance est très discrète d'un point de vue sonore, et on a pas d'effet on-off lorsque l'on dépasse la limite des 25 km/h.

Sur ce point, l'application vous permet de "débrider" votre vélo pour passer en "off-road mode" et repousser la limite de coupure de l'assistance à 30 km/h au lieu de 25. Un mode qui n'est évidemment pas légal sur la voie publique. Il nous semble d’ailleurs que le Cowboy V3 n'a plus cette option.

VAE minimaliste

Pas de commande, pas de bouton, pas d'écran

Pas de commande, pas de bouton, pas d'écran qui pourraient venir perturber le pilote. On fait difficilement plus minimaliste en terme d'utilisation. En d'autres termes, vous n'avez plus qu'à pédaler et le Cowboy s'occupe du reste.

Vous me direz donc : "OK, pas de bouton. Et donc, comment on allume ce Cowboy ?" Et bien il vous faudra être l'heureux possesseur d'un smartphone (non un Nokia 3310 n'est pas un smartphone). Sans cela, impossible de démarrer la bête.

L'application, compatible iOs et Android, se connecte au contrôleur du vélo par du Bluetooth (low energy). L'appairage est plutôt rapide et il faut reconnaître que le design et l'ergonomie de l'application sont assez réussis (ce n'était pas le cas par exemple avec le vélo pliant GoCycle).

Voici donc un autre produit connecté où il vous faudra dégainer systématiquement votre téléphone à chaque démarrage et arrêt (ce qui ne vous dérangera pas si vous avez aussi un antivol Abus Smart X). Si cela pourrait en refréner certains, Cowboy s'adresse à une clientèle jeune, urbaine et donc nécessairement connectée.

De mon coté, passé l'effet wahou sympathique de pouvoir "démarrer" son vélo à distance ou d'allumer les feux, j'ai trouvé l'exercice un peu rébarbatif de devoir sortir mon téléphone de ma poche à chaque fois. Un bon vieux bouton On-Off aurait été tout aussi discret et beaucoup plus pratique (voir le Orbea Gain F10).

Pour faciliter mon test, la marque avait agrémenté le guidon d'une fixation smartphone Quadlock, mais l'acheteur lambda devra se débrouiller pour poser son smartphone sur le cintre (l'application fait office de tableau de bord avec la vitesse en temps réel et peut aussi vous guider).

Vélo urbain sportif

On est en présence d'un vélo urbain sportif et donc d'une position sur l'avant, ce qui ne signifie pas la tête dans le guidon non plus. Le cintre est court et relevé et fait penser à la position que l'on aurait sur un fixie un peu nerveux. La potence offre un angle qui permet une position plus relevée.

Le Cowboy est donc sportif mais ne manque pas de confort. On a apprécié le choix d'une paire de roues en diamètre 27,5 agrémentée de pneus en 42 de section (section élargie par rapport à la première itération).

Avec la bonne pression, le Cowboy s'avère agile et nerveux, tout en encaissant bien les chocs dus aux imperfections de la route. Le coté pneus slick n'est peut-être pas l'idéal et cela manque de polyvalence par temps humide (des Schwalbe G-One auraient été parfaits pour le programme du vélo).

Find my bike

Chaque Cowboy sur le marché intègre une carte SIM permettant la géolocalisation GPS en temps réel du vélo. Vous pouvez accéder à la position de votre destrier depuis l'application dédiée. Utile pour les étourdi·e·s qui ne se rappellent jamais où ils se sont attachés.

Mais cette fonctionnalité permet de lutter plus efficacement contre le vol. Une notification est immédiatement envoyée si le vélo est déplacé alors que vous n'êtes pas connecté et/ou à proximité. Si le vélo est caché au fond d'une cave où la SIM ne peut plus transmettre, vous connaîtrez la dernière position connue. Le Bluetooth permettra ensuite de "scanner" les environs pour retrouver votre vélo.

Assurance Easy Rider

J'ai retrouvé mon vélo

Un bon point à noter : Cowboy propose une assurance avec son vélo. Le service Easy Rider est compris dans le prix du vélo dans sa version de base, uniquement avec le "Find my bike" et les mises à jour et diagnostics à distance.

Pour 8€/mois, la version Standard vous permet en plus d'assurer votre monture contre le vol et d'accéder à un service client prioritaire. La version Plus (10€/mois) vous propose aussi l'assurance dommages.

+ d'infos sur Fr.Cowboy.com.

Alors, ce Cowboy s'avère-t-il un bon choix si vous voulez opter pour un vélo électrique ? Verdict ci-dessous.

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Notre verdict

[Test] Cowboy, vélo électrique pour urbain connecté
(4/5)

Après avoir passé pas mal de temps au guidon de ce Cowboy (environ une centaine de kilomètres, en urbain et extra-urbain), mon sentiment est plutôt favorable. Sur l’aspect vélo urbain électrique léger, pas de doute, la promesse est tenue. Le vélo est agile, assez nerveux voire même joueur, la géométrie du vélo donne une monture sportive mais qui offre une position semi-relevée agréable, avec un cintre très court pour se faufiler à travers les bouchons. On salue le boulot réalisé sur l’assistance électrique et la transmission monovitesse. Moi qui craignais de rapidement m’ennuyer (comprendre = rapidement mouliner), il n’en est rien. On prend même vite goût au coté « Roule et ne te préoccupe de rien d’autre ».

Il demeure quelque points à améliorer (emport de la batterie, support téléphone intégré, garde-boue (ok sur la V3)…) mais le Cowboy est un VAE léger et séduisant, et son aspect connecté devrait lui faire sans nul doute trouver facilement sa cible. D’autant que son tarif reste attractif, même si on regrettera que la V3 vient tout juste de dépasser la barre psychologique des 2000€ (2290€ – ce qui n’était pas le cas de la V2 à 1990€).

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