[Test] Orbea Carpe H10, hybride sportif Basque

Très connue pour ses nombreux podiums en compétition, sur route mais surtout en VTT avec notamment le champion Julien Absalon, la marque ibérique Orbea n'en oublie pas pour autant les cyclistes urbains, avec une gamme ville qu'elle développe depuis quelques années déjà.

Au rayon des vélos urbains à caractère sportif, il n'y avait que le Diem, mais ses caractéristiques haut de gamme lui conférait un coté élitiste pas franchement abordable. La marque a donc ajouté à son catalogue en 2011 une version plus sage, le Carpe (rien à voir avec la pêche, mais plutôt avec la locution latine du poète Horace). Le cadet est-il à la hauteur de son ainé ? C'est ce que nous allons voir...

Design

Exit le superbe cadre carbone monocoque du Diem. Le Carpe est doté d'un cadre en aluminium, plus classique dans ses jonctions de tubes, mais en reprenant tout de même le tube supérieur courbé qui confère au Carpe une allure très élancée et élégante. On notera le joli travail tout en courbe des haubans et de leur raccordement aux bases sur l'axe arrière.

Lors de votre achat, vous avez le choix entre quatre coloris différents. Ici nous avons opté pour une livrée blanche, plutôt sympathique visuellement bien que les salissures de la route s'y voit vite. La selle en simili-cuir avec ses faux clous apporte une touche originale et vintage au vélo. Bon point également pour les très belles pédales plateforme VP59 de chez VP Components.

Sportif pas si vif que ça

Bien qu'apparenté aux urbains sportifs, il est finalement difficile de classer cet Orbea Carpe. Des freins à disque issu du VTT, une assise typée ville, des roues au diamètre de route... Et bien ce ressenti se vérifie également une fois sur le bitume. En effet, alors que je m'attendais à un vélo plutôt réactif dès les premiers tours de roues, le Carpe n'est pas aussi vif qu'il pourrait le laisser penser, et la géométrie de son cadre, avec notamment un angle de chasse peu prononcé de 72°, le bride dans son tempérament.

Bien sûr, il conserve heureusement un minimum de caractère sportif, mais il lui manque j'ai trouvé, ce petit plus qui pourrait faire de lui un vélo beaucoup plus joueur qu'il ne l'est réellement.

En fait, le Carpe se retrouve beaucoup plus à l'aise sur un trajet long, où l'on peux envoyer les watts sur la distance, plutôt que dans le trafic dense, là où il faudra vous arrêter plusieurs fois. Le Carpe accuse d'ailleurs un poids assez haut (sup. à 13 kgs) qui ne l'avantage pas.

Panaché de composants

La transmission Shimano XT Shadow, souple et silencieuse, joue parfaitement son rôle et les passages de vitesses sont instantanés, avec notamment un shifter XT multitap qui vous permet de passer plusieurs braquets à la fois, pratique.

En revanche, j'émettrais une réserve concernant le choix d'une cassette 10 vitesses couplée à un mono-plateau. Sur les pignons extrêmes, la chaine adopte une mauvaise position sur le plateau, risque d'une usure prématurée de celle-ci.

Coté poste de pilotage, l'angle de potence relevé, le cintre court et les grips ergonomiques confirme le ressenti cité plus haut ; La position du pilote est haute et confortable et permet de rouler longtemps, d'autant que la fourche carbone filtre bien les imperfections de la route. En revanche on peux regretter le choix des freins Formula RX. Même réglée, la garde est longue (attention aux petites mains) et leur course est assez molle. Dommage de ne pas être resté là-aussi en Shimano XT (malheureusement plus cher).

Pour le set de roues, on a le droit à des jantes maison Orbea semi-profilée, un peu lourdes mais solides, avec une bonne rigidité latérale. Bon point pour le choix de pneus qui ont fait leurs preuves, les Vittoria Randonneur, dotés de flancs réfléchissants, assurent une excellente adhérence et offre une durabilité très correcte.

La selle vintage, bien que d'aspect assez dur, est en réalité plutôt confortable, mais parfois un peu trop glissante à cause du simili-cuir. Les pédales plates VP59 ont une excellente accroche par tout temps.

Carpe à la carte

Le Carpe H10 s'affiche à un tarif de 999€, plutôt correct vu son équipement, mais Orbea propose sur son site une configuration à la carte, où vous pouvez sélectionner différents composants, par exemple, remplacer la transmission d'origine par un moyeu Alfine, ou encore retirer la fourche carbone pour une fourche alu.

Reste à faire votre commande chez le revendeur Orbea le plus proche. Vous pouvez également opter pour une option "equipped pack", qui comprend un porte-bagage tubulaire et des gardes-boue alu.

Pour conclure, ce Orbea Carpe H10 est un peu décevant, manquant un peu de vivacité et de nervosité, notamment au regard de son ainé le Diem. Passé ce défaut d'aspect ludique, ce modèle satisfera plutôt les cyclistes urbains à la recherche d'un bon compromis entre un vélo confortable et bien équipé, mais sans laisser pour autant de coté l'aspect sportif.

Pour les budgets plus raisonnables, le Carpe existe en cinq autres versions, démarrant à 499 €. On avait notamment flashé sur le Carpe H20, avec sa robe anthracite et ses jantes profilées bleues. Une dernière version est la déclinaison du Carpe en VAE, équipé d'un moteur BionX, à 2499 €.

Shooting photo réalisé à La Rochelle. Notre modèle est habillé par H&M (veste) et casqué par MET (Stradivarius).