Pourquoi les non-cyclistes ne se mettent pas en selle ?

Pourquoi les non-cyclistes ne se mettent pas en selle ?

Une étude réalisée en 2011 dans le cadre de l'Observatoire du vélo (ProVélo) à Bruxelles avait pour but d'interroger des personnes qui n'effectuent aucun déplacement à vélo en ville mais qui y ont déjà pensé, ou même essayé, afin d'identifier et de comprendre les principaux obstacles à l'utilisation de ce moyen de transport.

En outre, les femmes sont minoritaires parmi les cyclistes bruxellois. L’enquête visait donc également à mieux comprendre quels sont les obstacles qui empêchent ces dernières de se mettre en selle.

Le questionnaire a été diffusé sur internet pendant deux mois via des mailings, Facebook ou encore des newsletters associatives. Parmi les 501 personnes qui y ont répondu, 422 déclaraient ne jamais utiliser le vélo en ville : l’enquête a donc porté sur ces dernières.

Les femmes constituaient 57% de cette population non-cycliste, tandis que la tranche d’âge la plus représentée englobait les 26-35 ans. 60% des répondants ont déclaré faire parfois des balades à vélo (pendant le week-end ou les vacances). 60% utilisaient les transports en commun contre 23% la voiture et 11% les deux.

Le questionnaire énumérait une série d’obstacles possibles à l’utilisation du vélo à Bruxelles. Ces obstacles touchaient principalement la sécurité, l’inconfort et l’assurance. Pour chaque obstacle, le répondant était invité à préciser le niveau de difficulté (obstacle facile, difficile ou impossible à surmonter).

Que ressort-il de cette enquête ?

Les 5 obstacles considérés comme impossibles ou difficiles à surmonter étaient, par ordre décroissant, pour les femmes comme pour les hommes : l’inconfort lié au trafic automobile (bruit et pollution), la perception d’insécurité, l’impossibilité de transporter des objets lourds ou encombrants, la météo, et la peur de voir son vélo volé. Les deux premiers obstacles recueillaient à peu près les mêmes pourcentages de réponses.

La partie de l'enquête portant sur les motivations des cyclistes montre que la première raison de prendre son vélo est l'aspect pratique, suivi par le souci de l’environnement et l'exercice physique.

Le sentiment d’insécurité est un obstacle difficile à surpasser pour la moitié des femmes, et un peu moins pour les hommes. Le manque d’assurance à vélo semble être, quant à lui, essentiellement féminin, ainsi que la peur de transporter un enfant.

Par contre, la peur de se faire voler son vélo, si elle est importante parmi tous les sujets sondés, touche davantage les hommes. Il est important de noter que l’inconfort lié au trafic automobile est considéré par 47% des répondants comme difficile à franchir, et par 28% comme impossible à surmonter.

Une autre question abordait l’impact des aménagements sur le choix d’utiliser le vélo en ville. 70% des répondants (tant les hommes que les femmes) rouleraient souvent ou quotidiennement s'ils pouvaient effectuer la majorité de leur trajet sur des pistes cyclables séparées du trafic automobile. Les pistes cyclables marquées sur la voirie n'auraient, elles, pas d'impact sur le comportement de la moitié des répondants. Selon l'avis de 42% d'entre eux, les zones 30km/h ne constituent pas une mesure suffisante pour avoir un impact sur leur décision.

Parmi le top 3 des obstacles qui découragent les femmes comme les hommes de rouler à vélo à Bruxelles (inconfort lié au trafic automobile, sentiment d’insécurité et transport de matériel encombrant), nous avons constaté que les deux premiers ne sont pas liées au vélo lui-même, mais au trafic motorisé.

Promouvoir l’usage du vélo auprès du plus grand nombre doit donc avant tout passer par des mesures destinées à réduire et fluidifier le trafic automobile (réduction des vitesses, de la pollution, etc.) et l’apport d’un réseau cyclable de qualité, bien avant un changement des habitudes ou la mise en avant de l'image du cycliste urbain.

Via Gracq.be (l'étude complète est disponible ici).

Crédits photos : zoolettedesbois, gilderic, saigneurdeguerre, dcmetroblogger.

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