Victor, Recadrer le vélo

Victor, Recadrer le vélo

"Si le vélo se mérite le titre de porte-étendard du déplacement sans émission toxique, l’objet en lui-même se devait de transmettre le même message."

"Ma passion depuis l'enfance : le vélo". C'est par ces mots que se décrit lui-même Christophe D. Robillard, jeune designer de nationalité canadienne, à l'origine de ce projet très simplement appelé Victor.

Victor, c'est qui ? ...Ou plutôt, c'est quoi ? Car Victor, c'est un vélo, qui est né dans l'imagination de Christophe lors de son projet de fin d'étude pour obtenir son diplôme au département de design de l'Université de Montréal. Un projet qu'il avait intitulé "Recadrer le vélo".

Alors que le terme même d'éco-conception se voit de plus en plus vulgarisé par les grands manufacturiers (nous en parlions ici-même avec l'américain Trek), Christophe, lui, avait déjà commencé à réfléchir à la question et souhaitait plus que tout mettre en exergue ce mode de transport ô combien durable :

"Réduire le lot de matières, optimiser les procédés de fabrication, utiliser des matériaux recyclables et recyclés, simplifier le démontage et la séparation des matériaux en fin de vie sont des points techniques qui se doivent d’être respectés lors du développement d’un produit et non uniquement sous l’étiquette quelque peu galvaudé d’éco-conception.

Toutefois, je crois en la philosophie de M. Jonathan Chapman (*), où les objets présentant les meilleures qualités environnementales sont ceux que l’on chérit, auxquels on s’attache et que l’on conserve dans le temps. Victor n’est pas uniquement une analyse quantifiable suivant un protocole d’ingénierie verte, mais bien un objet détenant un rôle irremplaçable dans notre quotidien."

Pour réussir ce pari, Christophe a imaginé ce cadre aux formes assez originales et permettant ainsi des gains considérables, tant en terme de matériau que de cout de production. Partant du tube de direction, le tube diagonal descend assez classiquement vers le boitier de pédalier, mais ne s'arrête pas là et continue pour former la base gauche de la roue arrière.

De la même façon, le tube supérieur passe normalement sous le tube de selle, puis se prolonge pour former le hauban droit. Cela donne ainsi au vélo une allure de monobras, mais qui n'en est pas un, puisque la roue arrière est enfermée à droite par le hauban et à gauche par la base. Le garde-boue arrière ainsi que le garde-chaine font eux-aussi parti intégrante du cadre et viennent donc rigidifier un peu plus l'ensemble.

"J’ai cherché à défendre l’élégance et la grâce que représente le déplacement à vélo"

"J’ai cherché à défendre l’élégance et la grâce que représente le déplacement à vélo. Un compagnon du quotidien qui s’inscrit dans ce que je considère comme autant un rythme de vie respectable et admirable. Présenter un objet qui s’harmonise avec le paysage urbain tout en respectant la prestance et la dignité du cycliste sont les valeurs primordiales que j’entends défendre."

Le projet intègre également un éclairage avant et arrière, qui ne sont pour le moment que de simples réflecteurs, mais qui à terme seraient reliés à une dynamo sur moyeu avant.

Bien sûr tout cela n'est encore qu'à l'état de concept (déjà très abouti), mais lorsque l'on pose la question à l'intéressé si une commercialisation est prévue, il nous a répondu :

"Il s'agit d'un projet universitaire que j'ai développé sans partenaires, ou plus précisément apres qu'un fabricant de Montréal m'ait laissé tomber. Il n'y a pas d'offre tangible en ce qui concerne la production et la commercialisation. Mais à la question Est-ce prévu ? Je répondrais simplement que j'aimerais bien !".

Alors messieurs les fabricants, à vos téléphones ! Voilà un concept qui mérite que l'on s'y attarde.

> Visitez le blog du projet.

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