Ciné Cyclo, le cinéma itinérant qui pédale
Ciné Cyclo, le cinéma itinérant qui pédale

Ciné Cyclo, le cinéma itinérant qui pédale

Ciné Cyclo, c'est une association basée dans l'est de la France, en Côte d’Or.

Son objectif : faciliter la diffusion d'oeuvre culturelle vidéo dans des endroits isolés, tout en étant électriquement autonome.

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Pour cela : un vidéoprojecteur, un écran blanc et ... un vélo !

Vous l'avez compris : pour regarder le film projeté, il faut donc pédaler ! Le vélo sert de génératrice pour alimenter en électricité le matériel nécessaire à la projection.

1601662_218049191718497_1359532756_oMême si cela s'éloigne un peu de notre ligne éditoriale, basée sur le vélo urbain, on a trouvé ce concept vraiment intéressant. C'est un projet multi-facettes, qui promeut à la fois la diffusion culturelle, les énergies propres et le voyage solidaire.

Mais laissons Vincent Hanrion, le fondateur de Ciné Cyclo, nous parler de son projet :

Weelz : Quand est née l'idée du projet et pourquoi ?

Vincent : Cela remonte à l'été 2013. J'habitais Québec, j'y tenais un ciné-club et je devais bien faire 30 km par jour à vélo pour me rendre à mon travail.

J'étais surtout un fidèle de l'atelier communautaire de réparation de vélos Vélocentrix où j'ai eu la chance de croiser pas mal de voyageurs au long court. Partir à vélo durant plusieurs mois quelque part...

11406196_371146823075399_6205840313314130452_oL'idée me trottait en tête depuis bien longtemps. J'avais cependant l'envie de partager quelque chose de plus durant ce futur voyage : ma connaissance de la mécanique vélo ?

Un projet graphique ou photographique (c'était mon métier à près tout...) ? Un voyage en tandem mais en solo ? C'est finalement l'enrichissement qu'a pu m'apporter le petit ciné-club qui finit par me décider.

D'une simple envie de voyager et de partager est donc né CinéCyclo : cinéma itinérant à vélo.

Pourtant, au fil des rencontres, des discussions et des recherches, j'ai découvert tout le potentiel que représentait un projet mêlant voyage d'aventure et partage culturel. Le caractère isolé des endroits où je voulais me rendre nécessitait, par ailleurs, d'être électriquement autonome. Un défi énergétique ne faisant qu'enrichir le potentiel du projet.

W : Se rendre en Afrique était un choix naturel ?

11401336_370191626504252_7834743918147332538_nLe Sénégal fut choisi après plusieurs mois de réflexion. Ce choix ne pouvait être qu'arbitraire et ça m'a réellement posé problème...

C'est peut-être d'ailleurs à ce moment que j'ai réalisé qu'un seul voyage ne suffirait pas.

Bref, la piste du continent Africain me fut tout d'abord proposé par un ami insistant sur la double problématique de l'accès à l'électricité et de l'absence de moyen de diffusion.

Bien qu'une traversée du continent me titillait, se fixer sur un seul pays semblait être la meilleure idée pour offrir un projet plus cohérent et pertinent quant au territoire qu'il traverse. Francophone, plat, stable, quelques contacts déjà sur place : un voyage de trois mois au Sénégal finit par me décider sur la destination.

W : Pourquoi une association Ciné Cyclo ?

11329940_370199246503490_7038975741463690772_n V : Au retour du Sénégal, j'ai eu l'envie de fonder une association pour offrir un cadre légal à ce projet et aux nombreuses personnes qui commençaient à vouloir y participer.

Mon projet de voyage est donc devenu le projet d'une association. On peut même parler d'un "projet pilote" car j'envisage aujourd'hui d'offrir ce type de Cinécyclo Tour aux deux ans dans un pays différent (à bon entendeur...).

L'association Cinécyclo compte aujourd'hui 51 membres, majoritairement de soutiens, en France, au Québec et au Sénégal. La cotisation coûte 12€ à l'année (www.cinecyclo.com/adhesion).

Les membres sont passionnés de cinéma, d'afrique, de vélo, d'énergie, de développement international ou encore d'aventure bien sûr !

W : Combien de projections déjà réalisées ?

V : La première année de l'association fut consacrée à nous équiper, trouver des financements, développer une technologie adaptée en prévision des 3000 km qui m'attendent au Sénégal. Mais aussi élaborer une programmation pertinente, trouver des partenaires locaux, élaborer l'ensemble de nos outils de communication (site web, réseaux sociaux, dossiers de présentation...).

10501988_370192979837450_2151526783576709731_nAvec tout ce boulot, je n'ai pas eu le temps d'offrir énormément de projections, 4 ou 5 tout au plus.

Au Sénégal, l'équipe de bénévoles en place a déjà tenue 3 projections rassemblant entre 20 et 100 personnes, le tout avec une génératrice MADE IN Sénégal conçue lors de mon premier voyage, qu'ils ont ensuite continuer à optimiser.

Le gros des projections se tiendra surtout durant le Cinécyclo Tour, 40 projection entre le 15 novembre 2015 et le 1 juin 2016.

W : Comment s'établi le financement ?

V : Le nerf de la guerre ! Les sous-sous !

Je n'avais pas énormément d'économies, du moins pas suffisamment pour financer ne serait-ce que les frais de prototypage pour notre génératrice.

J'ai commencer par griffoner sur un bout de papier ce qu'un projet comme celui-là pouvait représenter : billet d'avion, vaccins, vélo, droits d'auteurs pour les films, génératrices à pédales, équipements d'expédition, caméra... Ça commençait sérieusement à chiffrer !

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J'ai donc décider de travailler à plein temps et bénévolement pour mon association en vue de mettre en place sponsoring, subventions, bourses, campagne de dons, d'adhésions et même quelques prestations rémunérées (projections, ateliers jeunesses...) pour financer ce projet, mes économies m'aidant à tenir le coup (du moins... les premiers mois :-).

Je me suis serré la ceinture, reprenant par ci, par là de petits jobs lorsque ça devenait nécessaire. Cette première année fut difficile financièrement car j'ai dû partir de zéro. Pas de partenaires, pas d'équipement, pas d'aventure équivalente à mon actif...

Avec le recul, je m'aperçois qu'un travail énorme a déjà été réalisé et qu'il augure un futur plutôt palpitant ! Mon but était de me construire un métier à mon image et j'ai l'impression que je suis bien parti.

Des personnes et organismes m'ont fait confiance : la Guilde Aventure du Raide, Avi Internationale, BenQ, Douze Cycles, Electricpedals, l'Ambassade de France et d'Espagne au Sénégal, sans compter les coups de pouces et les coups de mains des membres, bénévoles, amis, famille.

Propos recueilli le 17 juillet 2015.

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